Suivi d'une cohorte de femmes fumeuses au sein d'une maternité de l'agglomération rouennaise

But : Évaluer le comportement des femmes fumeuses pendant leur grossesse et après l'accouchement, ainsi que l'information et le soutien qui leur sont apportés. Matériels et méthodes. Suivi du statut tabagique de 160 femmes fumeuses en début de grossesse, recrutées dans une maternité de niveau Il a, qui ont ensuite répondu à un questionnaire téléphonique quatre mois après leur accouchement. Résultats. Vingt cinq pour cent des femmes enceintes étaient fumeuses. Cinquante neuf pour cent d'entre-elles fument encore au troisième trimestre de la grossesse. Parmi les femmes enceintes fumeuses qui ont arrêté au cours de la grossesse, 41% rechutent après l'accouchement. Les motifs de rechute fréquemment évoqués sont l'arrêt de l'allaitement, le tabagisme environnemental et le stress. Lors de la reprise, la consommation est deux fois moins importante qu'avant la grossesse. Le conjoint fumeur influence négativement la réussite du sevrage. Le bébé d'une mère qui fume a moins de chance d'être allaité, et s'il est allaité, il a plus de risque d'être sevré précocement. Le poids de naissance des bébés de mères fumeuses est inférieur à celui des mères non-fumeuses (178g). Même si les femmes sont informées de l'existence d'une consultation d'aide au sevrage tabagique, le taux de participation reste faible.Conclusion. La prise en charge de la femme enceinte fumeuse et de son conjoint doit être au centre des préoccupations des pouvoirs publics. Tous les acteurs de santé qui rencontrent des femmes enceintes doivent être impliqués. Ils doivent être formés à l'information systématique, à la mesure du CO expiré en consultation et à la prescription des traitements substitutifs. Les consultations d'aide au sevrage tabagique par des tabacologues doivent se multiplier notamment dans les maternités. La prise en charge après la naissance ne doit pas être oubliée.ROUEN-BU Médecine-Pharmacie (765402102) / SudocSudocFranceF