Observation des circonstances de rechute dans le tabagisme en médecine générale

Le tabac est responsable chaque année de 66000 décès prématurés en France; il est donc un véritable problème de santé publique incitant les pouvoirs publics à mener une lutte de plus en plus active.Malgré une prise en charge du sevrage qui s avère de plus en plus efficace, la rechute reste le résultat prévisible puisque la règle est de 4 rechutes avant un arrêt définitif.Il paraissait donc judicieux de savoir si le médecin généraliste, en première ligne dans la lutte anti-tabac, pourrait agir efficacement pour prévenir voire anticiper la rechute.Ce travail a pour objet de tenter de reconnaître, quelles sont les circonstances les plus courantes à haut risque d incitation à la rechute dans le tabagisme en médecine générale.Nous avons donc réalisé de février à avril 2007, une enquête qualitative auprès de 263 patients âgés de 15 ans et plus consultant dans les 2 cabinets de médecine générale. Nous en avons extrait notre échantillon de 37 rechuteurs : fumeurs ou ex-fumeurs ayant rechuté après au moins 6 mois d arrêt.A été étudié d une part le profil tabagique de cet échantillon puis nous avons procédé à l analyse de l acquisition puis installation de leur rechute.La dépendance comportementale ainsi que la convivialité de la cigarette dans un environnement pré-rechute dominé par un contexte d émotions négatives (sentiments d impuissance et de soulagement de la reprise) concourent à précipiter la rechute. L installation dans la rechute est motivée par la conviction de ne pas avoir choisi le moment opportun pour l arrêt donc suivie par la nécessité de reporter sa tentative de sevrage.Une demande de prise en charge particulièrement centrée sur la technique des thérapies comportementales est également ressortie de manière récurrente dans cette étude.La rechute est donc un problème à part entière qui nécessite une prise en charge spécifique dès le désir de sevrage. Promouvoir l élaboration d un questionnaire validé scientifiquement, adapté à la pratique de ville permettant ainsi de catégoriser le patient selon ses vulnérabilités vis-à-vis du tabac et ce dès la demande de sevrage ouvre des perspectives d avenir pour une prise en charge plus efficace et globale du patient tabagique et une meilleure prévention de la rechute.66000 premature deaths a year are currently accounted to tobacco in France; this actual public health issue makes political authorities to reinforce their action against smoking. Despite the fact that smoking cessation methods are more and more effective, relapse remains the most likely outcome since it takes 4 relapses before definitive abstinence. It therefore appeared judicious to know if the general practitioner, with his key role in the fight against smoking, could act effectively to prevent and even anticipate relapse.This work aims to identify the most common high-risk circumstances of relapse in nicotinism in general medicine.We thus carried out from February to April 2007, a qualitative study involving 263 patients older than 15 years, consulting in 2 general medicine clinics. We identified 37 relapsers : smokers or ex-smokers having relapsed after at least 6 months of abstinence. We studied first the nicotinic profile of this sample, and then we proceeded with the analysis of the acquisition and installation of their relapse. Behavioral dependence along with the conviviality of cigarette in a pre-relapse environment dominated by a context of negative emotions (feelings of impotence and relief of the resumption) contributes to precipitate the relapse. The installation in the relapse is justified by the conviction not to have chosen the convenient period for the stop and hence followed by the need of deferring the attempt of smoking cessation. The need of treatment techniques particularly oriented on the behavioral aspects came out in a recurring way in this study. Relapse is thus a major issue which requires a specific handling as soon as the desire of smoking cessation is expressed. Developing a scientific questionnaire, adapted to general medicine, is likely to yield new insights to contemporary relapse process research. It will allow the practitioner to categorize the patient according to his vulnerabilities in regard to tobacco use, and will open future prospects for a more effective and global care of the nicotinic patient for a better prevention of relapse.PARIS12-CRETEIL BU Médecine (940282101) / SudocSudocFranceF