Signification du corps en chirurgie

La chirurgie ne guérit pas, elle ajoute, elle enlève, elle redresse, elle améliore, mais rien ne sera jamais plus comme avant; la cicatrice chirurgicale conteste la restitutio ad integrum. Cette thèse clarifie la nature de l'acte chirurgical, car opérer, ce n'est pas qu'un geste mécanique, c'est un choix humain qui reste unique au moment de sa décision. II apparaît que c'est l'introduction de l'humain (corps et âme) dans la médecine qui a transformé le geste opératoire mécanique en un acte médical porte par l'histoire et dont la justification fut mythologique, judiciaire, technique et scientifique. Ce travail montre que l'acte chirurgical, qui ne semblait justifiable qu'à travers l'oeil du médecin, est une inextricable réponse à un problème scientifique et moral. Cette thèse soulève la problématique de la chirurgie moderne, qui en bradant l'inaliénable et l'invendable: la valeur humaine, peut se situer hors du champ médical. Ces approches montrent que la chirurgie n' est pas une course à la greffe du visage où les chirurgiens n' envisageraient que postérité et paillettes cannoises, elle est portée par l'humanité chirurgicale. L'humanité, c'est le fil rouge de ce travail. Elle éclaire, plus particulièrement, trois des thèmes principaux de cette thèse: I 'hypothèse des Amazones, Ie parangon des fourmis et le thanatos. Elle apparaît pour celui qui la cherche comme une constante de l'archéologie médicale, comme le ciment de cette activité ; elle franchit, du Code d'Hammurabi au Code de Nuremberg, les barrières du temps et de l'espace.PARIS1-BU Pierre Mendès-France (751132102) / SudocSudocFranceF