Diagnostic de pharmacodépendance aux benzodiazépines et molécules apparentées (comparaison, au moyen d'une enquête, des points de vue du patient et du médecin)

Depuis plusieurs années, la consommation de benzodiazépines en France est très élevée. Cette surconsommation est devenue une préoccupation majeure des autorités de santé car elle pose un réel problème de santé publique, en particulier vis-à-vis de la consommation chronique et de la dépendance. Les médecins généralistes apparaissent comme les principaux acteurs du problème puisqu'ils prescrivent 80 à 90 % des benzodiazépines et sont souvent en première ligne lorsqu'un patient se plaint d une insomnie ou d'une anxiété. Ainsi, ils ont une place privilégiée pour détecter les pharmacodépendances et adapter immédiatement la prescription. A travers l'enquête BEATLES, nous avons cherché à évaluer le diagnostic de pharmacodépendance aux benzodiazépines réalisé en ambulatoire par le médecin généraliste, en comparant le diagnostic du médecin à un auto-diagnostic effectué par le patient. Les résultats de notre enquête révèlent une mauvaise évaluation de la dépendance puisque nous observons une surestimation flagrante de la dépendance par les médecins généralistes. A partir de cela nous avons établi plusieurs profils de patients et nous avons caractérisé les dépendances en fonction des molécules. Les hypnotiques ressortent et semblent induire le plus de pharmacodépendances. Nous avons aussi travaillé sur les recommandations de bonnes pratiques. Notre enquête confirme que les bonnes pratiques concernant les durées de prescription et celles concernant les indications sont les moins respectées. Cette situation s'explique en partie par l'insuffisance de la formation médicale initiale et continue des professions de santé. Par conséquent, le médecin se doit d assumer un rôle de soignant attentif aux enjeux de santé publique.NANTES-BU Médecine pharmacie (441092101) / SudocSudocFranceF