L'enfant à faire ou à ne pas faire (le regard des psychiatres sur l'Interruption Volontaire de Grossesses 30 ans après la légalisation)

En France, le récent rapport de l'Inspection Générale des Affaires Sociales sur l'état des lieux de la contraception et de l'avortement relève la situation paradoxale de notre pays : il cumule un taux de natalité très élevé avec un taux de diffusion de la contraception parmi les plus importants au monde et un taux d'IVG stable depuis sa légalisation en 1975. Comment expliquer le maintient du taux d'IVG malgré la diffusion de la contraception ? La fertilité humaine tire sa singularité d'intervenir au carrefour de la physiologie de l'espèce, du contexte historique et social et enfin de l'impulsion psychique individuelle. La femme ne doit ainsi pas seulement surmonter les difficultés d'accès à l'information sur la contraception ou les contraceptions de la norme contraceptive actuelle. Elle doit, depuis la conquête de la contraception, faire face à l'ambiguïté du désir d'enfant. La particularité de la grossesse, qui aboutit à un avortement, est qu'elle est présentée comme non désirée , comme un accident. L'avortement est un lapsus, un acte manqué parfaitement réussi dans la vie d'une femme et de ce fait, il est signifiant, il a du sens. C'est à la recherche de ce signifiant que l'auteur se lance. Les propos sont illustrés par des histoires de femmes reçues en entretient pré ou post-IVG. L'IVG, loin d'être un acte banal, s'inscrit dans une histoire et la prendre en compte dans un entretient peut permettre à la femme de trouver du sens à ce qui lui arrive et par là, de pouvoir l'assumer.BREST-BU Médecine-Odontologie (290192102) / SudocSudocFranceF