Les sous-populations lymphocytaires T dans les rhumatismes inflammatoires (évolution sous infliximab, corrélation avec la réponse au traitement et le développement d'évènements indésirables)

La prise en charge des rhumatismes inflammatoires a été révolutionnée par l'avénement il y a une dizaine d'année des biothérapies. Les plus anciennes utilisées sont les inhibiteurs du Tumor Necrosis Factor alpha (TNF a), qui ont prouvé leur efficacité clinique avec une amélioration significative des symptômes et de la qualité de vie des patients, mais aussii leur efficacité structurale avec une prévention de l'apparition de déformations et de destructions articulaires. Les rhumatismes inflammatoires sont caractérisés par une activation lymphocytaire systémique et locale, notamment au niveau articulaire. L'impact des anti-TNFa sur cette activation lymphocytaire reste à déterminer. OBJECTIFS : Le but de notre étude est d'analyser la corrélation entre l'activation lymphocytaire T, l'activité du rhumatisme inflammatoire (polyarthite rhumatoide, spondylarthrite ankylosante), la réponse clinique et la survenue d'événements indésirables avec un traitement par infliximab (anticorps monoclonal anti-TNFa. MATERIELS ET METHODE : Etude rétrospective monocentrique portant sur 65 patients atteints de rhumatismes inflammatoires (28 PR et 35 SA) ayant été traités par infliximab entre février 2002 à Avril 2004. Nous avons recueilli les données cliniques, biologiques, immunologiques et la survenue d'événements indésirables (allergies et infections). Nous avons étudié les sous-populations lymphocytaires T et leur niveau d'activation avant la mise sous traitement, leurs évolutions sous infliximab entre J0 et J98 et recherché l'existence de facteurs prédictifs de réponse cliniques et de survenue d'événements indésirables sous infliximab chez nos patients. RESULTATS : Dans notre population de patients atteints de PR, nous avons mis en évidence une corrélation négative entre les variations des lymphocytes T CD3+ , CD4+ et du ratio CD4/CD8 et la variation de la CRP entre l'inclusion et V4 sous infliximab et constaté une augmentation significative de lymphocytes T CD8+ chez les patients répondeurs. Dans notre population de patients atteints de SA, nous avons retrouvé une corrélation négative entre les variations des lymphocytes T CD4+, du ratio CD4/CD8 et la variation de la VS entre l'inclusion et V4 sous infliximab et constaté une augmentation significative des pourcentages de lymphocytes T CD4+ HLA DR+ chez nos patients répondeurs. Enfin, l'analyse dans nos 2 populations du caractère prédictif des sous-populations lymphocytaires avant traitement et de la réponse au traitement ou de la survenue d'événements indésirables au cours du traitement n'a pas retrouvé d'association significative. CONCLUSION : Notre étude démontre que l'infliximab a un impact différent sur les sous-populations lymphocytaires T selon le type de rhumatisme inflammatoire chronique traité. L'étude de l'impact exact de l'infliximab et des autres anti-TNFa sur les sous-populations lympghocytaires participera certainement à la meilleure compréhension des mécanismes d'action des anti-TNF-a dans les maladies inflammatoires.BORDEAUX2-BU Santé (330632101) / SudocSudocFranceF