Le diabète de type 2 cétosique (à propos de 12 patients)

Il existe une forme atypique de diabète appelé selon les auteurs: diabète de type 1 idiopathique, diabète atypique africain ou diabète de type 2 cétosique (ketosis prone diabetes). C est la forme de diabète atypique la plus fréquemment rencontrée chez le patient d origine africaine ou afro-caribéenne qui a été classifiée par l ADA et l OMS en diabète de type 1B. Ce diabète se caractérise par un mode de révélation initiale comparable à celui d un diabète de type 1 avec une hyperglycémie sévère et une cétose, voire une acidocétose. L évolution naturelle est comparable à celle d un diabète de type 2, marquée par une phase de rémission de plusieurs mois à plusieurs années avec arrêt de l insulinothérapie. Ce travail rapporte l étude d un groupe de 12 patients présentant ce type de diabète. Il s agit de 10 hommes et 2 femmes, tous originaires d Afrique ou des Caraibes. La moyenne d âge des patients était de 43 ans (23- 67ans) avec un IMC moyen de 26,7 kg/m (14.5-34.7 kg/m2 Deux patients avaient une acidocétose diabétique inaugurale ; les dix autres présentaient une hyperglycémie sévère avec cétonurie. L HbA1c moyenne au diagnostic était de (12.9%). Tous les patients ont été traités par insulinothérapie initialement, qui fut associée à un traitement antidiabétique oral pour dix patients à leur sortie de l hospitalisation. Lors du suivi moyen de 2 ans et demi (de 3 mois jusqu à 8 ans), dix patients sont restés non insulino-traités avec un équilibre glycémique très satisfaisant (HbA1c à 6,5%), avec un IMC moyen augmenté 28.9 kg/m (2 1.1- 32.7 kg/m Par la comparaison avec 12 patients sélectionnés sur le critère d âge, de sexe et de BMI avec une variation acceptée de 5 kg/m nous mettons en évidence que la particularité ayant fait posé le diagnostic est d une part la cétose initiale, et d autre part l origine ethnique. Cependant compte tenu de l existence d une insulinopénie transitoire initiale dans d autres ethnies, nous suggérons que d autres patients dits témoins auraient pu être également diagnostiqués comme ayant un diabète atypique, et ceci soulève des questions sur l évaluation initiale des patients. Deux critères semblent importants à évaluer : en premier la recherche des auto-anticorps, leur absence fera évoquer le diagnostic, et éventuellement la mesure de la réserve insulinique qui peut permettre de décider d un essai de sevrage. Il est très important de souligner que cette étude montre la difficulté du suivi des patients (3 patients perdus de vue et 5 patients revus car reconvoqués). Cela doit nous faire mesurer notre discours initial, dans l éducation du patient lors de la mise à l insuline, et négocier un suivi ultérieur sérieux, même en cas de sevrage : 4 patients ont présenté des complications de leur maladie malgré une courte évolution et un bon équilibre, aussi le suivi ne doit pas être négligé.PARIS13-BU Serge Lebovici (930082101) / SudocSudocFranceF