Effets bénéfiques d'un programme d'activité physique supervisé associé à une réhabilitation respiratoire chez les patients atteints de BPCO

La bronchopneumopathie chronique obstructive est un problème majeur de santé publique et source importante et croissante de morbi-mortalité. Il ne s'agit pas seulement d'une maladie respiratoire puisqu'elle s'accompagne de manifestations extra-respiratoires comme la présence d'une dysfonction musculaire squelettique et d'une inflammation systémique de bas grade. Il s'agit donc d'une maladie générale à point de départ respiratoire et l'activité physique tient une place essentielle dans sa prise en charge : celle-ci va avoir pour rôle de traiter les atteintes systémiques de la BPCO et par ce biais d'améliorer considérablement l'état de santé du patient et sa qualité de vie en coupant le cercle vicieux de la dyspnée et du déconditionnement psycho-social dans lequel le patient s'est engagé. L'un des objectifs de ce travail était de démontrer les effets bénéfiques d'un programme de réhabilitation mis en place au CHU de Clermont-Ferrand : les 29 sujets ayant participé au protocole de réhabilitation à l'effort de 3 mois améliorent leur aptitude physique, leur tolérance à l'effort, leur qualité de vie (questionnaire SF-36) et diminuent leur dyspnée de façon significative. Leur probabilité de survie évaluée par l'intermédiaire de l'index de BODE est également augmentée (+ 15%). Les mêmes paramètres ont été évalués un an après la fin du protocole chez 6 sujets : ceux-ci maintiennent les bénéfices acquis lors du programme de réhabilitation. Le second objectif était de comprendre pourquoi la réhabilitation était si peu utilisée. Le sous diagnostic de la BPCO, la méconnaissance du rôle de l'activité physique dans sa prise en charge par les médecins en général et les médecins généralistes en particulier ainsi que les difficultés relatives à la mise en place d'un tel programme peuvent expliquer sa sous-utilisation. Il est donc nécessaire de favoriser la formation et l'information des médecins sur le rôle de l'activité physique dans la prise en charge de pathologies chroniques comme la BPCO au cours des études médicales et au travers la formation médicale continue. Il faut également améliorer son efficacité, et notamment son efficacité à long terme en proposant des structures d'aval adaptées. Le maintien des acquis ne sera possible que grâce à une collaboration multidisciplinaire dans laquelle le médecin généraliste devra être l'un des acteurs principaux.CLERMONT FD-BCIU-Santé (631132104) / SudocSudocFranceF