Impact de la qualité d'exérèse sur le pronostic des patients traités pour un cancer du rectum

INTRODUCTION : Le but de l'étude était d'évaluer le pronostic oncologique des patients opérés d'un cancer du rectum selon la qualité d'exérèse chirurgicale. PATIENTS ET METHODES : De 1994 à 2008, 682 patients ont bénéficié d'une résection rectale dans notre centre pour adénocarcinome. Cette étude compare les résections R0 (marges saines) et les résections R1, c'est-à-dire avec une marge distale envahie ou une marge circonférentielle <= 1 mm. Le pronostic oncologique a été évalué sur la survie globale, la récidive locale et métastatique. Nous avons étudié le pronostic des résections R1 et sa modification par un traitement néoadjuvant sur la série globale puis après conservation sphinctérienne. Nous nous sommes ensuite intéressés à la modification de l'histoire naturelle des résections R1 en fonction du type de ttraitement (néoadjuvant et chirurgical). RESULTATS : Treize patients sont décédés en période post-opératoire (p = 2 %). Les résections R1 (n = 65/669 ; p = 9.7 %) avaient un taux de survie globale nettement plus faible (51 % versus 80 % ; p < 0.001), des taux de récidive locale (13 % versus 4 % ; p < 0.001) et métastatique (41 % versus 21 % ; p < 0.001) à 5 ans plus important que les résections R0. Le pronostic à 5 ans des résections R1 n'était pas modifié par le traitement néoadjuvant tant sur la survie globale (50 % versus 41 % ; p = 0.77) que sur la récidive locale (17 % versus 0 % ; p = 0.07). Après conservation sphinctérienne (n = 590), le pronostic des résections R1 restait péjoratif tant sur la récidive locale (12 % versus 3 % ; p < 0.001) que métastatique (43 % versus 19 % ; p < 0.001) ; ces taux de récidive locale (p = 0.16) et métastatique (p = 0.56) n'étaient pas modifiés par le traitement néoadjuvant. CONCLUSION : La qualité d'exérèse chirurgicale des cancers du rectum est donc un facteur pronostic de survie globale, de récidive locale et métastatique. Le pronostic des résections R1 n'est pas amélioré par un traitement néoadjuvant, ni par la réalisation d'une amputation abdominopérinéale en cas de résections R1 après conservation sphinctérienne.BORDEAUX2-BU Santé (330632101) / SudocSudocFranceF