Peut-on se fier à l'interrogatoire des patients conscients consultant aux urgences pour intoxication médicamenteuse volontaire?

Introduction : L'identification du toxique en cause est un élément fondamental qui conditionne le traitement et l'orientation des patients consultant pour Intoxications Médicamenteuses Volontaires (IMV) ; L'objectif de l'étude est d'évaluer les qualités informatives de l'interrogatoire par rapport au dosage sanguin et d'analyser les déterminants de la qualité de celui-ci. Matériel et Méthodes : Nous avons mené une étude prospective monocentrique de janvier 2009 à octobre 2009, incluant tout patient conscient consultant pour IMV aux urgences d'un Centre Hospitalier Général. Nous avons étudié les caractéristiques socio-démographiques, les antécédents médicaux, le traitement habituel, la prise de toxique (nom et quantité). Une prise de sang était réalisée systématiquement en vue d'une analyse qualitative et quantitative par spectrométrie. Résultats : 119 patients ont été inclus. Le sexe ratio est de 0,6 (61% de femmes et 39% d'hommes), la moyenne d'âge est de 39 ans. 18% des sujets ont un interrogatoire discordant par rapport au dosage qualitatif, 31% par rapport au quantitatif ; 16% minorent leur prise et 15% la majorent. L'absence d'antécédent d'IMV ou de syndrome dépressif est un déterminant de la qualité de l'interrogatoire, et l'interrogatoire des sujets masculins a tendance à être plus fréquemment concordant que celui des sujets féminins.Conclusion : L'interrogatoire des patients n'est pas un élément suffisamment fiable dans l'identification des toxiques ingérés lors d'une IMV, d'où l'importance d'une surveillance et d'une réévaluation régulière des patients même asymptomatiques et du screening toxicologique lorsque le toxidrome n'est pas clairement défini.TOULOUSE3-BU Santé-Centrale (315552105) / SudocSudocFranceF