La polykystose rénale autosomique dominante (aspects physiopathologiques et perspectives thérapeutiques)

La polykystose rénale autosomique dominante (PKRAD) est la plus fréquente des maladies héréditaires rénales kystiques, causée par un défaut génétique dans la polycystine 1 (PKD1/PC1), et/ou dans la polycystine 2 (PKD2/PC2). L incidence est estimée entre 1/400 et 1/1000 naissances. La PKRAD est caractérisée par de nombreux kystes rénaux bilatéraux remplis de liquide, associés à un élargissement rénal. Les kystes détruisent le parenchyme pour aboutir au stade d insuffisance rénale terminale chez la majorité des patients. Les évènements qui conduisent à la kystogenèse sont multiples. Les mutations des polycystines sont à l origine de la diminution du calcium intracellulaire, de l augmentation des taux d AMPc intracellulaire, de la prolifération des cellules tubulaires épithéliales, de la déformation de la paroi tubulaire, avec séparation éventuelle des kystes du néphron parent. Après cela, la prolifération cellulaire continue, la sécrétion de fluide apparait, et l expansion des kystes isolés progresse. La majorité des patients sont totalement asymptomatiques. L hypertension, qui est probablement due à l activation du système rénine angiotensine, est la complication la plus grave et irrémédiable. La complication extrarénale la plus fréquente est l envahissement kystique du foie. Bien que l insuffisance hépatique soit rare, des symptômes liés à l élargissement hépatique par les kystes peuvent apparaitre. Les anévrysmes intracrâniens représentent, probablement, la complication extrarénale la plus grave, et affectent 5% des patients atteints de PKRAD. Généralement le diagnostic est réalisé par imagerie rénale, et l échographie est préférentiellement utilisée. Il n existe, actuellement, aucun traitement pour ralentir la formation des kystes ou la progression de la maladie. Les antagonistes des récepteurs V2 de l arginine vasopressine pourraient inhiber la kystogenèse par régulation de la signalisation de l AMPc, de la prolifération cellulaire et de la sécrétion chlorée intrakystique. Les inhibiteurs de la mTOR pourraient ralentir la prolifération des cellules tubulaires. Des essais cliniques sont nécessaires pour prouver les bénéfices de ces thérapeutiques. Les patients doivent contrôler sérieusement leur tension artérielle, et les autres facteurs de risque cardiovasculaire.Autosomal Dominant Polycystic Kidney Disease (ADPKD) is the most common inherited renal cystic disease, caused by a genetic defect in either polycystin-1 (PKD1/PC1) or polycystin-2 (PKD2/PC2). The frequency is estimated to be between 1 to 400 and 1 to 1000 births. It is characterized by progressive kidney fluid-filled cysts formation and enlargement. Cysts destroy the parenchyma and ultimately results in end stage renal disease in the majority of patients. The events leading to cystogenesis are multiple. Mutations of polycystins lead to loss of calcium, increase in intracellular cAMP, tubule epithelial cells proliferation, and out-pocketing of the tubule wall with eventually cyst separation of the parent nephron. After that, cell growth continues, fluid secretion appears and expansion of isolated cysts progresses. Many patients are completely asymptomatic. Hypertension which is probably due to activation of the renin-angiotensin system is the most remediable and serious complication. The most common extrarenal manifestation is hepatic cystic involvement. Although hepatic failure is uncommon, symptoms related to a massively enlarged cystic liver can appear. Intracranial anevrysms are perhaps the most severe extrarenal manifestation of ADPKD and affect approximately 5% of al patients with ADPKD. Diagnosis is usually made by renal imaging, and ultrasound is used preferentially. There are currently no treatments to slow the formation of cysts or the progression of the disease. Arginine vasopressin V2 receptor antagonists may inhibit cystogenesis by down regulating cAMP signalling, cell proliferation, and chloride-driven fluid secretion. mTOR inhibitors may slow tubule cell proliferation. Clinical trials are necessary to prove benefits of these therapeutics. Patients should have careful blood pressure control and control of other cardiovascular risk factors.AMIENS-BU Santé (800212102) / SudocSudocFranceF