L'affiliation sociale comme voie d'accès aux stratégies interpersonnelles de régulation des émotions

La plupart des modèles de la régulation des émotions est centrée sur des processus individuels d'autorégulation. De façon complémentaire, les émotions peuvent aussi être régulées socialement. Nous défendons l'idée que les individus qui éprouvent des difficultés d'autorégulation de leurs émotions pourraient ainsi s'affilier socialement pour mettre en œuvre des stratégies interpersonnelles de régulation émotionnelle susceptibles de compenser leurs difficultés. L'efficacité de telles stratégies serait toutefois conditionnée par le fait que le partenaire affiliatif présente des caractéristiques informatives. Ces hypothèses sont testées par le biais de trois études expérimentales. Les deux premières visent à évaluer distinctement les effets de la similarité situationnelle et de la similarité émotionnelle du partenaire potientiel sur la production de comportement affiliatifs en situation émotionnelle (Article 1). Mener la troisième étude a nécessité l'adaptation préalable, en français, d'un outil de mesure subjective des difficultés de régulation émotionnelle (Article 2). Cette troisième étude teste en effet l'hypothèse selon laquelle un partenaire affiliatif qui exprime ses émotions sera préféré en situation émotionnelle, en particulier par les individus qui éprouvent des difficultés d'autorégulation de leurs émotions (Article 3). Une quatrième étude, menée par le biais d'auto-questionnaires dans le domaine de l'oncologie médicale, concerne enfin les effets de la régulation émotionnelle sur la prise en charge médicale et sur le vécu des traitements (Article 4). Nos résultats sont discutés à la fois dans des perspectives fondamentales et appliquées au domaine de la santéMost of emotion regulation models focus on individual self-regulation processes. In a complementary way, emotions may also be socially regulated. We assume that individuals who experience difficulties in emotion self-regulation may thus affiliate to implement interpersonal emotion regulation strategies which could compensate for their difficulties. However, the efficiency of such strategies would depend on wether the characteristics of the partner are informative or not. These hypotheses are tested by means of three experimental studies. The first and the second one aim to assess distinctly the effects of the potential partner's situational similarity on social affiliation during an emotional situation (Article1). To conduct the third study has been made possible because we have adapted in French a questionnaire assessing people's subjective difficulties in emotion regulation beforehand (Article 2). Indeed, this third study tests the hypothesis that a partner who expresses his emotions is a prefered affiliation target during an emotional situation, especially when people experience difficulties to self-regulate their emotions (Article 3). A fourth study, carried out in the field of medical oncology by means of self-assessing questionnaires, deals with the effects of emotion regulation on patients' medical care and their experience of the treatments (Article 4). Our results are discussed both from fundamental and applied to health points of viewLILLE3-BU (590092101) / SudocSudocFranceF