Quelle place aujourd'hui pour la thérapie cognitive dans la prise en charge de la dépression majeure ?

L'émergence d'un épisode dépressif majeur et son maintien dans la durée seraient le fait de schémas cognitifs dépressogènes, dont la traduction opérée par des processus de traitement de l'information défaillant amènerait à la conscience du patient des pensées automatiques négatives sur lui-même, son monde environnant et son futur. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), parmi lesquelles figure la thérapie cognitive de Beck, largement évaluée dans le domaine de la dépression, sont brèves, structurées, et visent à réduire les symptômes en apprenant au patient à évaluer la pertinence de ses pensées négatives et schémas dépressogènes. Dans le traitement de la dépression en phase aigue, la TCC s'avère plus efficace que les conditions contrôles encore que cette efficacité soit comparable à celle d'autres psychothérapies à visée antidépressive. Dans la dépression d'intensité légère, la TCC a montré des effets thérapeutiques proches de ceux des antidépresseurs, les données étant plus contradictoires dès lors que le tableau clinique est sévère. En cas d'échec d'un traitement initial par antidépresseur, la TCC peut être considérée comme une stratégie de même efficacité que l'optimisation chimiothérapique. Cependant, la TCC, à la différence des antidépresseurs, montre un effet plus durable sur la prévention de la rechute et possiblement de la récidive dépressive. Administrée en traitement de continuation, elle réduirait le risque de rechute/récidive dépressive lorsqu'elle est associée ou remplace un traitement antidépresseur ayant permis à des patients dépressifs récurrents d'atteindre la rémission. Sur la base de ces considérations, les TCC d'efficacité au moins équivalente à celle des antidépresseurs représentent aujourd'hui une démarche thérapeutique de choix dans la prise en charge de la dépression et ses différentes phases de traitement.BORDEAUX2-BU Santé (330632101) / SudocSudocFranceF