Evaluation gériatrique, nutritionnelle et cardiologique, pré et post opératoire d'une population de patients âgés de 75 ans et plus et bénéficiant d'un remplacement valvulaire aortique

La dénutrition protéino-énergétique affecte près de 20% de la population prise en charge en chirurgie cardiaque après 75 ans. Elle représente un facteur de risque indépendant de complications postopératoires. Le but de cette étude est de mettre en évidence quel est le retentissement de cet état nutritionnel sur la qualité de vie et sur les résultats postopératoires lors d'un remplacement valvulaire aortique. 113 patients ont été inclus lors de cette étude prospective descriptive monocentrique. Pour être classé dans le groupe dénutri, les patients devaient avoir au moins 2 critères de dénutrition : IMC < 24 kg/m2, perte de 4 kg en moins de 6 mois, albumine sérique corrigée < 35g/L, ingesta<20kcal/kg/j. 21 patients appartenaient au groupe dénutri. Une évaluation de la qualité de vie, cardiologique et gériatrique ainsi qu'une surveillance biologique étaient réalisées 1 mois avant et à 6 mois après l'opération. Des contrôles cardiologiques et biologiques étaient réalisés en préopératoire immédiat à J4, à J14 et à la 5ème semaine postopératoire. Les patients dénutris avaient en préopératoire un Euroscore et une incidence d'insuffisance cardiaque plus élevés que les non dénutris (p<0.05). Le bilan biologique mettait en évidence des taux inférieurs d'hémoglobine (p<0.05) et d'albumine (p<0.05) ainsi qu'un syndrome inflammatoire de base augmenté (p<0.05) pour ce groupe. Les patients dénutris avaient une incidence de complications infectieuses graves plus élevée (14,3%) sans retentissement sur la durée de séjour en réanimation ou hospitalière. en postopératoire, la dyspnée s'améliorait pour tous les patients (p<0.05). L'évaluation gériatrique montrait une diminution du risque de chute pour les patients non dénutris (p<0.05). Si de façon globale la qualité vie de tous les patients s'améliorait, au vue des résultats du questionnaire d'auto évaluation SF-36, cette amélioration portait sur 6 axes sur 8 pour les patients non dénutris (p<0.05) contre seulement 3 sur 8 pour les patients dénutris (p