Troubles mnésiques déclaratifs et atteinte hippocampique au cours de la dépression selon différentes formes cliniques

Des troubles de la mémoire déclarative sont observés au cours des épisodes dépressifs majeurs et après leur rémission. Ils sont plus marqués dans les dépressions mélancoliques ou au cours du trouble bipolaire. Deux phénomènes observés dans la dépression, l hyperactivité de l axe corticotrope et l atrophie de l hippocampe, pourraient être en lien avec ces troubles mnésiques. Sachant les propriétés neurotoxiques du cortisol pour l hippocampe, l hyperactivité de l axe corticotrope pourrait être à l origine de l atrophie de l hippocampe, qui serait en retour moins apte à réguler (feed-back négatif) l activité de cet axe. La neurogenèse hippocampique est impliquée dans la physiopathologie de la dépression et dans le mode d action de certains traitements, antidépresseurs et électroconvulsivothérapie. Ces données montrent que l hippocampe est une structure clé non seulement dans la mémoire mais aussi dans la dépression. Des questions persistent quant à la nature de l atrophie hippocampique dans la dépression. Des études l attribuent à un effet neurotoxique de la dépression, d autres suggèrent qu elle serait un facteur de vulnérabilité préalablement présent. Cette divergence pourrait s expliquer par les différences cliniques entre les patients recrutés (proportion variable de patients mélancoliques et/ou bipolaires). Des travaux ont établi que l hyperactivité de l axe corticotrope est surtout présente dans les dépressions de type mélancolique et que l atrophie de l hippocampe est plus marquée dans les dépressions mélancoliques et dans le trouble bipolaire. Ces données suggèrent un lien entre caractéristiques mélancoliques, troubles mnésiques déclaratifs et atrophie hippocampiquePARIS6-Bibl.Pitié-Salpêtrie (751132101) / SudocSudocFranceF