Évolution des connaissances et habitudes des patients liées à l antibiothérapie (arguments pour améliorer la prescription en médecine générale)

La découverte des antibiotiques reste une innovation majeure de notre temps. Néanmoins, nous sommes aujourd hui confrontés aux conséquences de leur large utilisation. La campagne de sensibilisation de la CNAM de 2002 a permis de réduire la consommation de 26.5 % en 5 ans. Mais ces résultats sont insuffisants puisqu on constate en 2009, encore 26 % de prescriptions d antibiotiques en cas d infections virales (bronchite, rhinopharyngite, syndromes grippaux). Au travers de cette étude, nous avons cherché à évaluer l état des connaissances l antibiothérapie en 2012, 10 ans après la campagne de le CNAM. Le progrès majeur concerne la notion d indication générale de l antibiothérapie ; les patients savent aujourd hui que les antibiotiques sont inutiles en cas d infection virale. De plus, en cas de symptômes connus, le recours au médicament est moins automatique. L automédication a baissé de 9 %. Pourtant, certaines notions sont encore floues. Devant une pathologie donnée, les patients ne savent pas toujours s il s agit d une origine virale ou bactérienne et si un antibiotique est justifié ou non. La grippe est encore fréquemment citée comme pathologie pouvant justifier un traitement antibiotique. Le travail à accomplir auprès du patient entre dans le champ de l éducation à la santé. De par sa proximité, sa fréquence de contact, sa bonne connaissance du patient, le médecin généraliste est le pilier de cette éducation. Il représente pour les patients la source principale d information concernant les médicaments. C est par une information adaptée au patient, sous la forme d un échange équilibré entre les deux parties que peut se faire cette éducation.The discovery of antibiotics remains a major innovation of our time. Nevertheless, we are now facing the consequences of their widespread use. The awareness campaign of the CNAM in 2002 reduced consumption by 26.5% in 5 years. But these results are insufficient since 2009, there were still 26% of prescriptions of antibiotics for viral infections (bronchitis, nasopharyngitis, influenza-like illness). Through this study, we sought to assess the state of knowledge of antibiotics in 2012, 10 years after the campaign of the CNAM. The major improvement concerns the notion of general indication of antibiotic therapy. Indeed patients now know that antibiotics are useless in case of viral infection. Moreover, if their symptoms are known, the use of medication is less automatic. Self-medication decreased by 9%. However, some concepts are still vague. In front of a given disease, patients do not always know if it's a viral or bacterial and whether an antibiotic is justified or not. Influenza is still frequently cited as justifying antibiotic treatment. The work to be done with the patient enters the field of health education. Due to its proximity, frequency of contact, his knowledge of the patient, the GP is the cornerstone of this education. It is for patients the main source of information about drugs. It is through a patient-specific information taking the form of a "balanced" exchange between the two parties that this education can be done.GRENOBLE1-BU Médecine pharm. (385162101) / SudocSudocFranceF