Prise en charge des tumeurs malignes de la glande parotide (à propos d une étude rétrospective portant sur 56 cas)

Les tumeurs malignes de la glande parotide sont une entité à part des néoplasies de la sphère ORL. Elles se démarquent par leur grande hétérogénéité histologique, et leur incidence réduite. Ces deux éléments rendent complexe la définition d un modèle évolutif propre à chaque variété, et la définition d un schéma thérapeutique spécifique à chacune. La parotidectomie demeure le traitement de référence en 1ère intention. Mais le pronostic vital inhérent à la problématique cancéreuse oblige à d autant plus de circonspection quant au choix de la parotidectomie superficielle versus totale, au même titre que la décision de la conservation du nerf facial, qui reste un enjeu fort de la thérapeutique de ces maladies. Le travail présenté ici rapporte une étude rétrospective réalisée sur une période de 29 ans, et concernant 56 tumeurs malignes. Après un rappel de l anatomie de la région parotidienne, et la présentation des principaux types histologiques des tumeurs malignes de cette région, cette étude présente leur prise en charge dans le service d ORL du CHU de DIJON, et ses résultats. Nous discutons de la place de la parotidectomie superficielle dans le cadre bien particulier de la pathologie cancéreuse, ainsi que des indications des traitements adjuvants ou palliatifs éventuels. Nous tentons par ailleurs de définir les éventuels facteurs pronostics, pouvant guider le praticien dans son choix thérapeutique et l information délivrée aux malades. Nous retrouvons un taux de survie de 67,8% à 5 ans, concordant avec ceux de la littérature. Une parotidectomie superficielle a été réalisée dans 39,7% des cas, et a concerné toutes les tumeurs _ hors T4 et tumeurs non extirpables _ limitées au lobe superficiel et clivable du nerf facial. Après chirurgie conservatrice, toute étendue confondue, nous constatons 5,9% de parésies faciales post-opératoires, toutes intégralement régressives. 19% des parotidectomies ont inclus le sacrifice du nerf facial, non clivable. Enfin, 37,5% des patients opérés ont reçu une radiothérapie adjuvante. Si ce travail a été confronté aux difficultés de détermination de facteurs prédictifs pertinents, en raison du faible nombre de cas, il tend à démontrer que la parotidectomie superficielle a sa place dans le traitement des cancers parotidiens. De même, la conservation du nerf facial, que l on s attache à préserver tant que le clivage de la tumeur est possible, peut être réalisée sans grever le pronostic.DIJON-BU Médecine Pharmacie (212312103) / SudocSudocFranceF