Evaluation du recours aux médecines dites complémentaires par les patientes en cours de traitement pour un cancer du sein localisé

Introduction : Les médecines complémentaires (MC) semblent d utilisation croissante chez les patients atteints de cancer et peuvent interférer avec tous les traitements anti-tumoraux conventionnels. Des données actualisées de prévalence d utilisation, de descriptif des substances utilisées et de souhaits des patients sont indispensables pour adapter nos pratiques.Matériel et méthodes : Dans cette étude prospective transversale, nous avons évalué la prévalence de l utilisation des MC chez une cohorte de patientes en cours de chimiothérapie ou d hormonothérapie pour un cancer du sein localisé, les motivations et facteurs prédictifs de l utilisation ou non de MC, ainsi que les souhaits d information des patientes. Enfin, par une large étude bibliographique, nous avons recensé les interactions médicamenteuses théoriques liées aux prises de MC. Résultats : 64/168 patientes ayant répondu déclaraient avoir recours à au moins une MC (38,1%). Les substances à activité pharmacologique (homéopathie, phytothérapie ) étaient les plus utilisées (72,6%) avant les moyens physiques (37,1%) puis les régimes alimentaires (29%). 66% des utilisatrices estimaient que ces traitements avaient démontré une preuve d efficacité et 71.9% qu ils ne présentaient aucun risque d effet secondaire. Le but principal d utilisation était le bien-être général (64,1%) avant l amélioration des symptômes liés au traitement (48,4%). L utilisation de MC était liée à l âge plus jeune (p=0.02) et à un niveau d étude plus élevé (p< 0.001). La demande d information était importante. Nombre des substances utilisées pouvaient être associées potentiellement à des interactions pharmacologiques ou biologiques avec les anti-tumoraux conventionnels prescrits. Conclusion : Il est important de rechercher ces prises de MC mais aussi de mettre en œuvre des moyens d information sur ces pratiques.Introduction: Complementary and alternative medecine (CAM) is increasingly popular among cancer patients but can interfere with conventional therapies, Timely data are needed to adapt current patients care. Materials and methods: This transversal, prospective study evaluated the use of CAM among patients currently receiving adjuvant chemotherapy or endocrine therapy for localised breast cancer. We evaluated the prevalence of use, the motivations and predictive factors for use, as well as patients information needs. A medline search attempted at screening for theoretical pharmacologic interactions of CAM with conventional treatments. Results: 64/168 responders (38,1%) reported using at least one CAM. Pharmacological substances (homeopathy, phyto therapy ...) were the most commonly used (72,6%) before physical means (37,1%) and diets (29%). 65,6% of users felt that these treatments have demonstrated evidence of efficacy and 71,9% that they were not associated with side effects. The main goal for use was general Well Being (64,1%), secondary goal was improvement of treatment-related symptoms (48,4%). CAM use was associated with younger age (p=0.02) and higher education level (p