Le médecin généraliste face au déni de grossesse (enquête qualitative auprès de médecins généralistes sélectionnés après étude rétrospective de dossiers au CHU de Rennes)

Le déni de grossesse se caractérise par l'absence de conscience d'une grossesse au-delà d'un terme généralement fixé à 20 semaines d'aménorrhée. Il peut être partiel ou total. Il toucherait 1 grossesse sur 500 soit 1600 femmes par an en France. Cependant, le médecin généraliste, souvent médecin traitant et premier interlocuteur des patients face au monde médical, envisage rarement cette affection. Ce travail avait pour objectif de percevoir et d'analyser la participation des médecins généralistes au déni de grossesse présenté par leurs patientes, en repérant les principales difficultés diagnostiques rencontrées, pour ensuite proposer des moyens de les atténuer, et envisager une prévention de ce phénomène en médecine générale. Pour cela, nous avons interrogé 10 médecins généralistes qui avaient été confrontés à un déni de grossesse de la part de patientes sélectionnées au CHU de Rennes. Les résultats de cette étude qualitative ont révélé une participation des médecins généralistes au déni de grossesse de leurs patientes, liée à l'existence de quatre difficultés diagnostiques majeures: la méconnaissance des patientes et l'insuffisance des connaissances théoriques de la part des médecins, concernant cette affection, secondaire à une carence de formation, d'information, et de reconnaissance l'absence de profil-type, de présentation clinique évocatrice d'une grossesse, et de suivi médical régulier, chez les femmes enceintes en situation de déni la contagion du déni à tout l'entourage, y compris médical les problèmes de faisabilité et d'éthique pour une prévention du déni de grossesse en médecine générale. Cependant, des mesures préventives pour réduire ces difficultés sont réalisables sur les plans pratique et éthique, afin d'améliorer la prévention primaire et secondaire du déni de grossesse.Denial of pregnancy is characterized by the absence of awareness of pregnancy beyond a term usually set at 20 weeks gestation. It can be partial or total. It affect one in 500 pregnant women or 1600 per year in France. However, the general practitioner, often doctor and the first point of contact for patients facing the medical world, considered rarely this condition. This work aimed to collect and analyze the involvement of general practitioners in denial of pregnancy presented by their patients, identifying the main diagnostic difficulties encountered, and then to propose ways to mitigate them, and consider a prevention of this phenomenon in general medicine. To this end, we interviewed 10 general practitioners who had experienced a pregnancy denial from selected women at the University Hospital of Rennes. The results of this qualitative study revealed involvement of general practitioners in pregnancy denial of their patients, due to the existence of four major diagnostic difficulties: the lack of awareness of patients and the lack of knowledge on the part of doctors, on this condition, secondary to a lack of formation, information, and recognition the absence of profile-type, of clinical presentation suggestive of pregnancy, and of regular medical monitoring, by pregnant women in denial the contagion of denial in whole entourage, including medical the problems of feasibility and ethics for a prevention of denial of pregnancy in general medicine. However, preventive measures to reduce these difficulties, are possible on the practice and ethical points, to improve primary and secondary prevention of denial of pregnancy.RENNES1-BU Santé (352382103) / SudocSudocFranceF