Diffusion d'une recommandation en Médecine Générale (à propos de la recommandation SPILF-SFP-GPIP de novembre 2011 sur l'antibiothérapie des infections respiratoires hautes)

Sans stratégie de diffusion appropriée, l'efficacité des recommandations de bonne pratique est limitée. En 2011, trois sociétés savantes modifient une recommandation de l'AFSSAPS de 2005 en diminuant les indications d'utilisation des céphalosporines orales. L'impact potentiel en terme d'antibiorésistance et d'économie de la santé est majeur. Objectifs: Évaluer l'impact de la recommandation SPILF-SFP-GPIP de novembre 2011 sur l'antibiothérapie des infections respiratoires hautes et analyser les mécanismes de sa diffusion chez les médecins généralistes. Méthode: La variation entre les premiers semestres 2011 et 2012 des prescriptions de six antibiotiques a été analysée. Un questionnaire en ligne a été soumis à des médecins généralistes libéraux: un cas fictif d'otite moyenne aiguë permettait d'évaluer l'adéquation de la prescription d'antibiotiques avec la recommandation, des questions sur les obstacles rencontrés pour son application et les moyens de la diffuser ont été posées. Résultats: 50 médecins ont répondu au questionnaire, 20% appliquent la recommandation, 26% disent la connaître. Il n'y a pas de différence d'application de la recommandation entre ceux qui disent la connaître et les autres (p=0,23). Il y a une faible réduction de la consommation de céphalosporines orales entre les premiers semestres 2011 et 2012, en accord avec l'effet attendu de la recommandation. Conclusion: L'impact de cette recommandation est réel mais limité. Les obstacles à sa diffusion sont nombreux en particulier liés au manque d'interventions dédiées et à l'hétérogénéité du message porté par les multiples instructions impliquées.AIX-MARSEILLE2-BU Méd/Odontol. (130552103) / SudocSudocFranceF