Immunité naturelle et parodontopathies

L immunité naturelle ou innée est un système de défense ubiquitaire, que l on retrouve chez les insectes, les plantes et chez l Homme. Les agents pathogènes présentent des motifs moléculaires structuraux très conservés (PAMPs) reconnus par des récepteurs cellulaires somatiques et immunitaires, membranaires et intracytoplasmiques. Ces récepteurs sont les récepteurs de type Toll (TLRs), les récepteurs de type NOD (NLRs) et les inflammasomes, et dont la fonction est d engager une réponse immunitaire par la synthèse des médiateurs de l inflammation mais aussi de réguler et de mettre fin à cette réponse. Les parodontopathies sont engendrées par les bactéries opportunistes de la flore buccale, organisées en biofilm. Cependant le facteur bactérien ne suffit pas à expliquer les destructions tissulaires, la réponse inflammatoire de l hôte est largement incriminée. Les médiateurs de l inflammation et de l ostéolyse comme l IL-1, le TNF-a, l IL-6 et RANKL abondent dans les lésions parodontales. Les modèles animaux ont établi une relation de cause-à-effet entre ces cytokines et les parodontolyses, entre l initiation de l inflammation et son entretien. Les maladies parodontales peuvent être qualifiées de pathologies inflammatoires d origine infectieuse. Certaines espèces, au profil hautement parodontopathogène, comme Porphyromonas gingivalis ou Aggregatibacter actinomycetemcomitans ont des facultés d évasion immune et de subversion immunitaire, déterminantes pour leur survie et celle de leur communauté microbienne. Ces espèces ont développé des mécanismes complexes et stratégiques de colonisation du milieu parodontal et joue un rôle clé dans le biofilm.LILLE2-UFR Odontologie (593502202) / SudocSudocFranceF