Antibiothérapies des infections urinaires du patient médullo-lésé ou cérébro-lésé (impact d'une démarche qualité sur les pratiques professionnelles)

Les patients médullo-lésés ou cérébro-lésés, présentant une dysfonction de la vessie, développent des infections urinaires préoccupantes par leur fréquence, gravité et multirésistance aux antibiotiques (ATB). Dans ce contexte, une évaluation des pratiques professionnelles a démarré dans les services de rééducation neurologique de l'Hôpital Henry Gabrielle en 2009. Un premier audit clinique ciblé a permis de réaliser un état des lieux des pratiques et a conduit à la diffusion de recommandations. L'objectif de notre travail de thèse a été d'évaluer l'impact des recommandations émises par un second audit (2011). Une étude prospective a été réalisée durant 2 mois sur les 7 services de rééducation neurologique, selon les mêmes modalités que l'audit de 2009. Les données recueillies concernaient le patient, le type d'lU et les traitements. Les critères d'évaluation étaient: choix de l'antibiothérapie initiale, posologie, réévaluation du traitement à 72h selon antibiogramme (si traitements probabilistes), durée de traitement. Le taux de conformité de ces critères a été analysé au regard des référentiels et comparé aux résultats de 1' audit 2009 (par test statistique de comparaison de proportions). Trente-huit patients ont été inclus dans l'étude (47 +- 15 ans). 52% présentaient une vessie neurologique. Les patients étaient traités pour une colonisation bactérienne avant un geste invasif (32%), pour une prostatite (42%) ou pour une IU simple (26% ). Les traitements initiaux étaient probabilistes dans 26% des cas. Le choix de l ATB initiale n'était pas conforme pour 79% des prescriptions (vs 55% en 2009, p=0,04). La posologie était conforme pour 92% des prescriptions (vs 94%, ns). Les ATB probabilistes étaient réévalués à 72h dans 60% des cas (vs 90% en 2009). Enfin, les durées de traitement prescrites étaient conformes pour 74% des cas (vs 48%, p=0,045). On observe une évolution positive des pratiques, notamment avec des durées de traitement et des choix d' ATB plus adaptés comparativement à 2009. Néanmoins, la réévaluation du traitement probabiliste à 72h est insuffisante, alors qu'il s'agit d'un critère prioritaire de qualité préconisé par la Haute Autorité de Santé. La mise en place d'indicateurs simples avec suivi régulier est la prochaine étape ; elle permettra de pérenniser la démarche engagée.LYON1-BU Santé (693882101) / SudocSudocFranceF