Prise en charge des troubles obsessionnels compulsifs sévères et résistants (place de la neurochirurgie fonctionnelle)

A l heure actuelle, le trouble obsessionnel compulsif (TOC) représente une pathologie psychiatrique fréquente en se situant au 4ème rang des pathologies mentales et touchant environ 2% de la population adulte générale. De par son évolution chronique et son retentissement sur la qualité de vie des patients, le TOC est à considérer comme une pathologie psychiatrique invalidante et sa prise en charge représente un véritable enjeu de santé publique. Les stratégies de prise en charge reposent à ce jour sur l association de traitements antidépresseurs pouvant être potentialisés par différents traitements neuroleptiques ou thymo régulateurs, et de psychothérapies cognitivo-comportementales. Cependant, en dépit d une efficacité clairement démontrée de ces différentes stratégies, la résistance thérapeutique est une situation fréquente puisqu elle concerne 25 à 30% des patients présentant une forme sévère et chronique de TOC. Cette problématique pose la question de l alternative thérapeutique à proposer à ces patients. L ensemble des données cliniques de neuropsychologie et de neuroimagerie permettent une meilleure connaissance de la physiopathologie du trouble et s accorde sur l implication de dysfonctionnements au sein de boucles fonctionnelles cortico-striato-pallido-thalamocorticales. C est dans ce contexte que l intérêt de l utilisation de techniques de psychochirurgie a été étudié dans le domaine du TOC. Différentes techniques neurochirurgicales ont été développées, initialement lésionnelles consistant en la destruction d une structure cible, puis par des techniques fonctionnelles moins invasives de stimulation cérébrale profonde. Malgré une efficacité observée, de par leur caractère irréversible et les complications présentées, les techniques lésionnelles ont progressivement été abandonnées au profit des techniques de stimulation cérébrale profonde permettant une modulation relativement sélective des dysfonctionnements des circuits cortico-striato-pallido-thalamocorticaux. Différentes cibles de stimulation sont utilisées : le striatum ventral, le noyau subthalamique, le bras antérieur de la capsule interne, le noyau accumbens et le pédoncule thalamique inférieur. La stimulation cérébrale profonde a l avantage d être une technique moins invasive et réversible : elle repose sur l implantation stéréotaxique d électrodes dans la structure cérébrale cible et sur l application d une stimulation chronique à haute fréquence. Les résultats favorables obtenus et la bonne tolérance de la technique font de la SCP une approche thérapeutique de choix à proposer aux patients présentant une symptomatologie obsessionnelle compulsive sévère et résistante aux thérapeutiques classiques (médicamenteuse et psychothérapeutique).NICE-BU Médecine Odontologie (060882102) / SudocSudocFranceF