Evaluation des connaissances du médecin généraliste sur le jeu excessif (description de leur prise en charge)

Contexte : Le jeu excessif a une prévalence 1,5 à 3% en population générale. Ces données sont fournies par la littérature internationale. L offre de jeu et le nombre de joueurs sont en augmentation en France. Chaque médecin généraliste rencontrera un ou des patients joueurs excessifs dans sa carrière. Méthode : Il s agit d une enquête transversale par questionnaire envoyé à 500 médecins généralistes dans les villes de Calais, Dunkerque, Lille, Saint Amand les Eaux et Valenciennes. Les médecins ont préalablement été contactés par téléphone pour leur présenter le but de l étude. Résultats : 500 questionnaires ont été envoyés. 272 réponses ont été reçues et exploitables. 76% des médecins pensaient connaître le jeu excessif (IC [70,58-81,05]). Il existait une association significative entre la connaissance subjective et la connaissance réelle du jeu excessif (p<0,01). 49% (IC [42.42-54.65]) des médecins interrogés pensaient avoir dans leur patientèle des joueurs excessifs. La médiane du nombre de patients joueurs excessifs vus dans la dernière année était à 1 patient. 95% (IC [92,11-97,6]) des médecins préféraient accompagner un patient joueur excessif avec un autre professionnel de santé. Il existait une association significative entre la connaissance réelle du jeu excessif et la proposition d un accompagnement avec un autre professionnel de santé (p< 0,05). 73% (IC [67,05-78,74]) des médecins choisissaient un psychiatre. Les signes d appels évocateurs de problème de jeu étaient l existence de problèmes financiers pour 91%(IC [87,16-94,26]) puis les problèmes conjugaux pour 75% (IC [69,41- 80,03]). 68% (IC [61,85-73,31]) des médecins ne proposaient pas de prescription médicamenteuse pour un patient joueur excessif. Conclusion : Les médecins généralistes connaissent le jeu excessif et les signes permettant de le diagnostiquer. Ils orientent le patient joueur excessif vers un professionnel de santé adapté. En revanche, ils dépistent peu le jeu excessif et connaissent mal les signes d appels pour le diagnostic du jeu excessif. 32% (n=87) prescrivent des traitements médicamenteux qui n ont pas prouvé leur efficacité. Le sous diagnostic du jeu excessif en médecine générale est dû à un manque de dépistage et non à un manque de connaissances des généralistes.LILLE2-BU Santé-Recherche (593502101) / SudocSudocFranceF