Fin de vie aux urgences (analyse descriptive au sein des Urgences de Marseille Centre)

INTRODUCTION: Un nombre non négligeable de décès ayant lieu à l'hôpital se produisent au sein du service d'accueil des urgences (SAU). Le but de notre étude était de décrire la population de patients décédés au sein des services d'accueil des urgences de Marseille Centre (MC) en 2012. Puis d'en isoler la sous population ayant fait l'objet d'une limitation ou arrêt des thérapeutiques actives (LATAà afin d'analyser la conformité de cette prise de décision au regard des préconisations de la loi Leonetti. METHODE: Etude rétrospective, bicentrique au sein des deux SAU de MC. Tous les patients décédés ont été inclus. Les caractéristiques cliniques ont été comparées entre les patients décédés malgré un niveau de soins maximum et ceux ayant bénéficié d'une LATA. RESULTATS: 248 (18%) sont décédés sans les SAU Timone et Conception, représentant 0,3% des 74507 passages. Ces décès représentent 9,7% de l'ensemble des décès survenu au sein des Hôpitaux de l'AP-HM. Notre étude a montré que les décès survenus au sein des deux SAU concernaient essentiellement une population de patients âgés 82 ans +- 12 ans vivant à leur domicile (27%) et disposant d'un autonomie limitée (classes C et D de Knaus). La cause première de décès était d'origine cardio-vasculaire (22,6%), mais toutes les classes de pathologies étaient retrouvées. La plupart des patients (69,7%) sont décédés à l'UHCD. Leur durée moyenne de séjour (43h35) dans cette unité se situait au-delà des délai préconisé (DMS inférieure à 24 heures) si l'on se réfère au texte réglementaire, ce qui pourrait signifier une dérive ou un mésusage dans l'utilisation de cette unité. Comme la plupart des études françaises l'illustre également, la majorité des décès (78,3%) sont survenus après une décision médicale de limitation ou d'abstention thérapeutique. CONCLUSION: notre étude a permis de mieux définir les caractéristiques des patients décédant au sein de deux SAU de Marseille. Nous avons pu prouver que certaines préconisations de la loi Leonetti tendaient de plus en plus à être intégrées au sein des SAU. Cependant, aux urgences, la notion de temps se révèle être le principal facteur limitant à l'application de cette loi. Afin d'éviter l'obstination déraisonnable lors de ces fins de vie, proscrite par la loi Leonetti, informations et formations du personnel des urgences sont nécessaires. Plus généralement, une vaste réflexion sur la fin de vine a débuté depuis quelques années et est vouée à se poursuivreAIX-MARSEILLE2-BU Méd/Odontol. (130552103) / SudocSudocFranceF