Un patient sur trois ne bénéficie pas d'une prévention optimale après un infarctus cérébral ou un AIT (étude des déterminants de la qualité de la prévention secondaire de l'ischémie cérébrale dans un centre hospitalier général)

OBJECTIF: Mesurer la qualité de la prévention cérébrovasculaire après un infarctus cérébral (IC) ou un accident ischémique transitoire (AIT). HYPOTHESE: La prévention secondaire est sous-optimale et certains facteurs prédictifs liés aux patients, aux professionnels de santé, au système de soin ou à l'événement ischémique en lui-même, sont susceptibles d'impacter sa qualité. ETUDE: Analyse rétrospective des mesures préventives hospitalières et analyse transversale des mesures instaurées au cours du suivi ambulatoire, six mois après l'épisode aigu. PATIENTS: 103 patients âgés de 38 à 91 ans admis consécutivement pour un IC ou un AIT au sein de l'unité neurovasculaire d'un centre hospitalier général. CRITERE DE JUGEMENT PRINCIPAL: Indice de qualité de la prévention secondaire {IQPS), critère composite, défini en fonction du respect des principales directives émises par l' American Stroke Association et l'European Stroke Organization au sujet de la prévention secondaire de l'ischémie cérébrale. RESULTATS: 97 patients (94,2%) étaient éligibles pour l'analyse. A six mois, les patients validaient en moyenne 75,9% des critères de qualité les concernant. Pour un malade sur trois la prévention était sousoptimale. L'existence d'une consultation neurologique de suivi (OR = 3,72 ; p = 0,001) et l'obtention d'un diplôme de niveau bac ou supérieur (OR = 3,53 ; p = 0,000) étaient associées à un meilleur IQPS. A contrario, le mode de vie seul à domicile (OR = 0,49 ; p = 0,049) et la présence d'un déficit visuel inaugural (OR = 0,43 ; p = 0,002) se révélaient prédictifs d'un moins bon IQPS. Les complications vasculaires n'étaient pas plus fréquentes chez les malades en échec de prévention (p = 0,32). En revanche, chez les patients diabétiques, le taux d'événements vasculaires majeurs à six mois était plus élevé (OR= 4,54; p = 0,020). CONCLUSIONS: Un malade sur trois est en échec de prévention après un IC ou un AIT. Le suivi en consultation neurologique améliore la qualité de la prévention et devrait être encouragé pour tout patient après une ischémie cérébrale. Les patients seuls, diabétiques, présentant des troubles visuels initiaux ou ayant un faible niveau d'instruction sont des patients à risque. Ils pourraient tirer bénéfice de stratégies de prévention renforcéesLYON1-BU Santé (693882101) / SudocSudocFranceF