Le rôle des parents dans la prévention des grossesses non désirées chez les mineures (un travail bourguignon pour optimiser l'implication des médecins généralistes et des pères de famille)

Le nombre d interruptions volontaires de grossesse chez les mineures augmente depuis une quinzaine d années. Pour les prévenir, plusieurs acteurs interviennent : les jeunes eux-mêmes, garçons et filles, les professionnels de santé, l école, les parents, l entourage amical, les médias. Le rôle des parents et l éducation des garçons ont peu été étudiés ; nous avons centré notre travail sur ces deux axes. Nous avons réalisé deux questionnaires, l un destiné aux parents de filles de 14 à 17 ans inclus, l autre destiné aux parents de garçons de 14 à 24 ans inclus. Puis, nous avons réalisé des entretiens individuels semi-directifs auprès de sept pères de garçons de 14 à 24 ans inclus. Le taux de participation aux questionnaires destinés aux parents de filles a été de 6.5% et de 3% pour celui des parents de garçons. Les questionnaires ont été remplis à 83.7% par des mères, qui ont abordé les sujets de sexualité et de contraception avec leurs filles lorsqu elles avaient 14 ans en moyenne. Les entretiens auprès des pères nous ont appris qu ils ont peu abordé ces sujets avec leurs fils. Les parents ont sous-estimé le nombre de grossesses chez les mineures. Les mères ont placé en priorité les parents et les médecins pour éduquer les jeunes à la sexualité et à la contraception. Les pères ont cité l école en priorité, avant le médecin et les parents. Les parents interrogés pensent que les parents ne jouent pas leur rôle dans la prévention des grossesses non désirées chez les mineures. Pourtant, ils ont dit se sentir à l aise et avoir les connaissances nécessaires. Notre étude est originale car nous nous sommes intéressés à la prévention auprès des garçons. Les facteurs que nous avons repérés pour expliquer le peu d implication des pères sont : le manque de discussion sur ces sujets avec leurs propres parents, des difficultés de communication avec les adolescents garçons, le sujet de la sexualité qui est encore tabou dans les familles. Les pères pensent que les garçons savent déjà tout sur la sexualité et la contraception. Ils ont aussi déclaré que la priorité est l éducation des filles car le risque est plus grand pour elles. La place des parents est avant tout la discussion avant l adolescence. Ils doivent s adapter à leur enfant et trouver la bonne distance. Au moment de l adolescence, le médecin généraliste a toute sa place dans l éducation à la sexualité et à la contraception, en abordant le sujet lorsqu il est seul avec l adolescent. Le médecin généraliste peut aussi demander aux parents s ils ont abordé le sujet avec leur enfant. Les médecins semblent avoir été peu concernés par les questionnaires : sont-ils suffisamment investis par ce sujet ?DIJON-BU Médecine Pharmacie (212312103) / SudocSudocFranceF