Les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes en pédiatrie (à propos de 45 cas dans un hôpital parisien)

Les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes sont rares en France et sont principalement des cas d importation. Chez l enfant, les données émanent surtout d études réalisées en zone d endémie.Nous rapportons une analyse rétrospective des cas de fièvre entérique pris en charge dans un hôpital pédiatrique parisien entre 1993 et 2011.Parmi 45 cas, 80 % étaient des cas d importation. Soixante-trois pourcent des patients avaient séjourné en Afrique et 34 % dans le sous-continent indien pendant une durée médiane de 8 semaines (IQ 5,6-8,9), pour rendre visite à leur famille dans 86 % des cas. Une fièvre associée à des signes digestifs était retrouvée chez 95 % des patients, 70 % avaient une élévation des transaminases et 89 % une CRP élevée. Les souches de S typhi (n=40) et S paratyphi (n=5) n étaient pas différentiables cliniquement et biologiquement. L hémoculture était positive dans 89 % des cas. Dix souches étaient résistantes dont 9 provenant du sous-continent indien. Huit avaient une sensibilité diminuée aux fluoroquinolones et 1 était résistante à la ciprofloxacine. La présentation clinique, biologique et l évolution des infections liées à ces souches n étaient pas différentes de celles des souches sensibles. La ceftriaxone était utilisée dans 41 cas pour une durée médiane de 6 jours (IQ 4-8,5). Huit patients présentaient des complications et aucun échec thérapeutique n était observé.Les fièvres entériques sont observées principalement au retour d un séjour prolongé en zone tropicale. Les signes cliniques et paracliniques sont peu spécifiques et ces fièvres peuvent être sévères chez l enfant. L évolution des profils de résistance soulève des questions thérapeutiques.PARIS6-Bibl.Pitié-Salpêtrie (751132101) / SudocSudocFranceF