Intérêt du bilan de thrombophilie dans les pathologies vasculaires placentaires et les fausses couches à répétition

OBJECTIF : Evaluer l intérêt du bilan de thrombophilie dans le cadre des fausses couches à répétition et/ou des pathologies vasculaires placentaires afin de cibler ses indications ainsi que l efficacité du traitement anti-thrombotique mis en place lors des grossesses ultérieures. MATERIEL ET METHODE: Il s agit d une étude rétrospective, mono-centrique, se déroulant au CHU de DIJON, entre 2006 et 2013. Nous avons inclus toutes patientes ayant eu une recherche de thrombophilie héréditaire et acquise pour un des antécédents suivants: 2 ou plus fausses couches précoces 15 SA , 1 mort fœtale in utéro au-delà de 22SA, une interruption médicale de grossesse ou de décès néonatal pour cause de pathologie vasculaire placentaire, un retard de croissance intra-utérin sévère ou non , une préeclampsie sévère ou non, compliquée ou non d éclampsie, de hellp syndrome, un hématome rétro-placentaire avec preuve histologique. RESULTAT: 300 patientes avaient un antécédent de pathologie vasculaire placentaire et 153 de fausses couches à répétition. 122 (27%) patientes étaient porteuses de thrombophilie. Nous n avons pas observé plus de fausses couches (p=0.11) ni plus de pathologies vasculaires placentaires sévères (p=0.08) en présence de thrombophilie. 206 patientes ont entamé une nouvelle grossesse dont 75 (36.4%) avec une thrombophilie. 93.3% des patientes thrombophiles ont reçu un traitement anti-thrombotique (aspirine : 22.6%, héparine : 12%, aspirine + héparine 58.6%) versus 73.3% des patientes non thrombophiles (aspirine : 48.9%, héparine : 2.3%, aspirine+héparine : 22.2%). 18 (24%) patientes thrombophiles dont 1 SAPL ont récidivé sous traitement versus 33 (25.1%) patientes non thrombophiles. Le taux de récidive de pathologie vasculaire placentaire non sévère, de pathologie vasculaire placentaire sévère et de fausse couche n est pas statistiquement différent chez les patientes thrombophiles par rapport aux patientes non thrombophiles quelque soit le traitement mis en place (p=0.30, p=0.97, p=0.56). Cependant la prescription d une bithérapie était plus fréquente en présence de thrombophilie. CONCLUSION : Nous proposons de réaliser un bilan de thrombophilie acquise en cas de fausses couches à répétition et de pathologie vasculaire placentaire sévère. Le bilan de thrombophilie héréditaire pourra être réalisé en cas de pathologie vasculaire placentaire atypique et très sévère. L aspirine devrait être prescrite en première intention dans tous les tableaux. Nous suggérons l introduction de lovenox 4000UI/j en cas d échec d aspirine seule en prévention d une récidive de fausse couche ou de pathologie vasculaire placentaire sévère en tenant compte de l évolution de la protéine S et des D-dimères au cours de la grossesse.DIJON-BU Médecine Pharmacie (212312103) / SudocSudocFranceF