Etat de l'art et analyse des modèles appliqués à l'évaluation médico-économique des traitements anti-Alzheimer

Mener une analyse critique des modèles ayant servi à l'évaluation médico-économique des médicaments indiqués dans le traitement de la maladie d'Alzheimer : donépézil, rivastigmine, galantamine et mémantine. Une revue de la littérature avec analyse critique a été réalisée à partir des bases de données Medline et Cochrane. Plus d'une trentaine d'évaluations basées sur des modèles médico-économiques ont été identifiées parmi lesquels dix modèles originaux. Certaines de ces études ont décliné un même modèle parent en différentes variantes correspondant à des adaptations par pays. A chacun des quatre médicaments anti-Alzheimer, est associé un ou plusieurs de ces modèles originaux développés de manière ad hoc. Ils se basent sur des structures bien distinctes mais présentent des similarités au niveau de la technique de modélisation. Les modèles de Markov à états-transitions et la technique dite de simulation à évènements discrets, introduite plus récemment en médico-économie, représentent les deux types de modèles les plus employés. Ces modèles extrapolent tous des résultats d'efficacité obtenus sur des critères intermédiaires grâce aux essais cliniques en indicateurs de morbi-mortalité de plus long terme (délai à la mise en institution, moindre perte d'autonomie, année de vie gagnée, ajustée par la qualité de vie ou QALYs). Pour se faire, les modèles se sont basés sur des scores cliniques et des équations de risque distincts compte tenu des données cliniques disponibles et de l'existence de scores cliniques variés (cognitive, fonctionnelle, comportementale, globale) pour mesurer la progression de la maladie. Les symptômes cognitifs ont constitué la première dimension prise en compte par les premiers modèles du donépézil et leur dénominateur commun pour décrire la progression de la maladie. La structure des modèles (pour la galantamine, la rivastigmine, la mémantine et de la 2ème génération de modèles du donépézil) s'est complexifiée en intégrant les deux autres dimensions fondamentales de la pathologie que sont les troubles fonctionnels et du comportement. Bien que les techniques de modélisation ont évolué pour tenter de mieux représenter le caractère progressif, continu, et multifactoriel de la maladie, des lacunes persistent au niveau de l'hétérogénéité inter-patient et des interrelations entre troubles cognitifs, fonctionnels et comportementaux. Enfin, l'évolution vers un diagnostic plus précoce avec l'émergence des biomarqueurs et la perspective de thérapies ciblées comme candidats médicaments, soulèvent de nouvelles questions pour le développement des futurs modèles comme la prise en compte de la phase pré-démentielle de la maladie, ou la stratification de la population cibleLYON1-BU Santé (693882101) / SudocSudocFranceF