Influence d'une nuit de garde sur les performances cognitives des médecins (l'exemple des réanimateurs)

INTRODUCTION: Mission de service public, tout médecin hospitalier se doit de participer au service de gardes, source d'une fatigue inéluctable. Or, le lien entre fatigue et risques d'erreurs médicales est désormais clairement établi. Les médecins sous-estiment parfois les conséquences de la privation de sommeil sur leurs performances cognitives le lendemain d'une garde et en bénéficient pas toujours d'un repos de sécurité. OBJECTIFS: Evaluer l'effet de la privation de sommeil induite par une nuit de garde sur les performances cognitives d'un groupe de réanimateurs grâce à une batterie de tests validés et pertinents. Evaluer l'influence de l'expérience professionnelle et de la quantité de sommeil sur la perturbation des aptitudes cognitives. METHODES: 51 réanimateurs (24 seniors et 27 internes) des trois services de l'Hopital Nord de Marseille ont été inclus. Chaque médecin a été évalué dans les mêmes conditions le lendemain d'une nuit de repos et le lendemain d'une garde grâce à un questionnaire d'auto-évaluations et une batterie de tests cognitifs qui permettent de quantifier quatre aptitudes cognitives nécessaires au travail de médecin. Ces tests étaient issus de la Wechsler Adult Intelligence Scale et du Wisconsin Card Sorting Test, outils de mesure de référence des fonctions cognitives, internationalement validés. RESULTATS: Les quatre aptitudes cognitives testées sont dégradées après une nuit de garde. Il n'y a pas de différence significative entre les seniors et les internes concernant cette altération cognitive, sauf pour la capacité de raisonnement perceptif diminuée uniquement chez les internes [ ]AIX-MARSEILLE2-BU Méd/Odontol. (130552103) / SudocSudocFranceF