La prise en charge de la maltraitance infantile au cabinet de médecine générale (enquête en Guadeloupe)

Force est de constater statistiquement la faible part de signalements de maltraitance infantile provenant des généralistes, nous avons tenté par cette étude d identifier les différentes actions menées par les médecins généralistes. Nous avons aussi souhaité définir leur rôle et leurs difficultés face à ces situations et évaluer leur formation sur ce sujet. L'enquête menée en Guadeloupe en 2011 et 2012, s'est déroulée en 2 temps, après un premier contact téléphonique, les médecins ont reçu un questionnaire par courrier. Le taux de réponse de l'étude est de 31,5% (63 réponses sur 200 demandes). 75 % des médecins participant à l'enquête ont déclaré avoir déjà suspecte des cas de maltraitance infantile. Parmi eux, 45,6% disent avoir effectué un signalement, en préférant la voie judiciaire, plus traditionnelle. Cependant, l'enquête révèle que face à une situation de maltraitance, les médecins généralistes sont rarement restes passifs. L'hospitalisation et la discussion avec d'autres professionnels sont les principales pratiques utilisées par les médecins. Ces actions bien que pouvant être très efficaces ne se retrouvent pas dans les statistiques officielles. Parmi toutes les caractéristiques étudiées, seules 3 facteurs : la part d'exercice pédiatrique, la connaissance du numéro vert et l'impression de maitriser les procédures de signalement ressortent de notre étude comme des facteurs augmentant la capacité a signaler. Comme dans les autres études sur ce sujet, le principal obstacle au signalement est la crainte de l'erreur de jugement. Le doute sur les procédures de signalement est la deuxième difficulté rencontrée par les omnipraticien face a une situation de maltraitance. Notre enquête met en évidence la méconnaissance de l'entretien du 4eme mois de grossesse. Mis en place récemment, cet entretien est pourtant présenté par l'HAS comme un outil majeur de la prévention de la maltraitance. Quant à la formation les réponses sont éloquentes : 90% des participants la jugent insatisfaisante voire inexistante. L'analyse des données de l'étude révèle l intérêt d'inclure ce sujet a la formation continue afin de les sensibiliser aux nouvelles mesures de protection comme le numéro vert et l'entretien prénatal. Ces formations devraient avoir pour but de les aider à mieux maitriser les procédures de signalement et de ce fait a mieux gérer ces situations souvent délicates.Bearing in mind the statistically low rate of child abuse reporting in general medicine, we attempted to identify the various types of action taken by general practitioners. We also wanted to define their role and the difficulties they encounter when faced with such situations, in addition to carrying out an evaluation of their training in this field. The survey was conducted in Guadeloupe in 2011 and 2012 in two stages: after initial telephone contact, doctors received a questionnaire by mail. The study response rate was 31.5% (63 responses out of 200 requests). 75% of doctors participating in the survey stated that they had already encountered cases of suspected child abuse. Amongst them, 45.6% said they had reported this, preferring the more traditional judiciary route. Nevertheless the survey reveals that faced with an abuse situation general practitioners rarely remain passive. Hospitalisation and discussion with other professional are found to be the main practice followed by doctors. Although these practices can be highly effective, they are not found in official statistics. Of all the characteristics studied, only three factors the pediatric activity, being aware of the Numero Vert (Hotline) and knowing the reporting procedure to be followed emerge from our study as factors that enhance the ability to report a case. Similarly to other studies on this subject, the principal obstacle to reporting is fear of an error of judgment. Doubt surrounding the reporting procedure is the second difficulty encountered by the general practitioner when faced with a child abuse situation. Our survey shows a lack of understanding concerning the meeting of the fourth month of pregnancy. Put into practice only recently, this interview is nonetheless presented by the French National Health Authority as a major tool in the prevention of abuse. With regard to the matter of training, the answers speak volumes: 90% of participants consider this to be unsatisfactory if not non-existent. Analysis of the study data reveals the benefit of including this topic in continued training programmes in order to increase awareness about the new protection measures in place, such as the Numero Vert (Hotline) and pre-natal meeting. This training should be aimed at helping them to master reporting procedures and, consequently, at managing these often delicate situations more effectively.ABYMES-CHRUPPA-BU (971202102) / SudocSudocFranceF