Conduites des médecins face aux allergies médicamenteuses. Attitudes comparées entre médecins généralistes et allergologues (étude qualitative)

Introduction : Lorsqu ils sont confrontés à un patient rapportant une notion d allergie médicamenteuse non documentée, les médecins généralistes semblent éviter la prescription du médicament en cause et privilégier une alternative thérapeutique. Ce comportement peut avoir des répercussions en termes de morbi-mortalité, de déséquilibre écologique, de coût, L absence de recommandation officielle à ce sujet ne permet pas aux médecins d être efficaces face à ce problème de santé. Matériel & Méthode : Cette thèse qualitative vise à étudier et comparer les conduites habituelles des médecins généralistes, des allergologues et des étudiants en fin de DES de Médecine Générale face aux allergies médicamenteuses, par le biais d entretiens semi-directifs pour les médecins installés et d un entretien collectif pour les étudiants, à l aide d un questionnaire de 11 questions ouvertes. Résultats : Les conduites des médecins généralistes, des allergologues et des étudiants sont très variées, mais tiennent compte des mêmes éléments. En majorité, les médecins tentent de confirmer le diagnostic par l interrogatoire, et adaptent leur conduite en fonction des éléments recueillis, de leurs doutes diagnostiques, de l estimation du risque pour le patient, et de l indication du traitement. Les obstacles au diagnostic de certitude sont liés à un manque de temps, d explorations paracliniques disponibles en ville, de services hospitaliers spécialisés et de communication entre les médecins généralistes et les allergologues. Par ailleurs, les représentations du patient et ses choix doivent être pris en compte dans la conduite diagnostique et thérapeutique. Enfin, la formation en allergologie médicamenteuse au cours des études de médecine est jugée insuffisante. Conclusion : Les conduites des médecins sont guidées par leurs doutes et les risques qu ils peuvent faire courir au patient. Dans l attente de recommandations officielles, nous proposons une conduite-type face aux suspicions d allergie médicamenteuse, basée sur un interrogatoire minutieux lors d une consultation dédiée, la prise en compte des représentations du patient, et la collaboration avec les allergologues. Notre travail a ainsi abouti à la construction d un arbre décisionnel face aux allergies médicamenteuses, destiné au médecin généraliste.Introduction : Patients with a clinical history of drug allergy may be treated with alternate medication, to be prescribed by their general practitioner, even if the nature of the allergy is not documented. This behavior may result in increased morbidity, mortality, costs, and an unbalanced microbial ecology. Yet, guidelines on how this situation should be managed are missing. Method : The purpose of this qualitative thesis is to study the general practitioners management for diagnosis and treatment of these patients and to compare their behaviors with the one of allergists and students. Private semi-directive interviews were conducted with each practitioner whereas a group interview was organized with the students. They were all surveyed with 11 open questions. Results : General practitioners , allergists and students behaviors take into account the same facts but yet, are very different. Most of them try to confirm the drug allergy by interviewing the patient. Then, they adjust their behavior according to the data collected, their doubts on the diagnosis, the assessment of the risk for the patient and the therapeutic indication. Some factors such as time constraints, unavailability of diagnostic tests in ambulatory care, lack of relevant hospital services, lack of communication between general practitioners and allergists may result in uncertainties in the provided diagnosis. Moreover, patients choices and perceptions must be taken into account during the diagnostic and the therapeutic behavior. Finally, the teaching process provided in relation to drug allergy is considered way too insufficient during medical studies. Conclusion : Practitioners behaviors for the management of drug allergy are influenced by their doubts on the diagnosis and the risks for the patient related to resuming the treatment. While there are no official guidelines for general practitioners, we provide a course of action for general practitioners based on an accurate and thorough medical interview during a specific consultation, taking into consideration the patient s ideas on hypersensitivity, and the collaboration with an allergist. As a result, this study ended in a decision-tree for the management of drug allergy suspicions by general practitionersST QUENTIN EN YVELINES-BU (782972101) / SudocSudocFranceF