Place de la phagotherapie dans le traitement des infections humaines bacteriennes (interets, enjeux et limites)

Le développement des infections bactériennes multirésistantes, dont les infections nosocomiales, est un véritable enjeu de santé publique et nécessite la mise au point de nouvelles thérapies. Parmi les différents traitements envisagés, la phagothérapie apparaît comme une option intéressante. Il s agit du traitement des infections bactériennes par des virus, les bactériophages. Découverts au début du XXe siècle, grâce au travail de deux microbiologistes F. d Herelle et F. Twort, les bactériophages ont rapidement été utilisés en médecine humaine. Cependant, l arrivée des antibiotiques a brutalement réduit leur utilisation en Occident. Depuis peu, les bactériophages suscitent à nouveau un vif intérêt. En effet, ils ont la particularité d infecter les cellules procaryotes (bactéries), tout en étant inoffensifs pour les cellules humaines, animales ou végétales. De plus, ce sont des virus sélectifs d une espèce bactérienne, voire de certaines souches bactériennes. Il n y a donc pas de répercussions sur la flore commensale non pathogène, à l origine de certains des effets indésirables des antibiotiques à large spectre. Leur méthode d obtention est connue et simple à mettre en pratique. Elle fait intervenir la propagation, la purification, la numération puis le contrôle. La connaissance plus approfondie de ces virus permet de mettre en évidence qu ils ne sont pas tous de bons candidats à la phagothérapie. Seuls les phages lytiques présentent un intérêt en thérapie phagique. Une étude très complète, menée par l Institut de Thérapie Expérimental Ludwik Hirszfeld, permet d avoir un large aperçu des possibilités thérapeutiques et des effets indésirables potentiels de la phagothérapie. Certaines limites pourraient se présenter : la résistance bactérienne aux phages, ainsi que le rôle du système immunitaire. Enfin, il s agira de s intéresser au statut règlementaire des phages et à leurs perspectives industrielles.The arising of multidrug-resistant bacterial infections, including nosocomial infections, is a major public health issue and requires the development of new therapies. Among the various possible treatments, phage therapy appears to be an attractive option. This is the treatment of bacterial infections by viruses: bacteriophages. Discovered in the early twentieth century through the work of two microbiologists F. d'Herelle and F. Twort, bacteriophages were quickly used in human medicine. The advent of antibiotics abruptly reduced their use in the West. Yet recently they are again attracting research. Their interest resides in the fact that they have the capacity to infect prokaryotic cells (bacteria), while being harmless to human, animal or plant cells. Moreover they are selective viruses of a bacterial species or even of bacterial strains. As such, there is no impact in non-pathogenic commensal flora, which often causes the adverse effects of broad-spectrum antibiotics. Their method of production is known and easy to implement. It involves the propagation, purification, count and control. The deeper understanding of these viruses can highlight that they are not all valid candidates to phage therapy: only lytic phages are of therapeutical value. A comprehensive study by the Institute for Experimental Therapy Ludwik Hirszfeld, grants a large overview of treatment options and potential adverse effects of the phage therapy. Some limits may arise: notably bacterial resistance to phages and the role of the immune system. Finally, we should studythe regulatory status of phages and their industrial perspectives.BORDEAUX1-Bib.electronique (335229901) / SudocSudocFranceF