« Epistémologie communautaire : faits et reflets d’une communauté en devenir queer. »

International audienceLa question de la communauté américaine peut être posée à travers la naissance et le développement de la communauté gay et lesbienne et la façon dont elle est reflétée dans les productions théâtrales. En effet, cette nouvelle forme de regroupement social, culturel et politique offre l’occasion de s’interroger sur le fonctionnement et le telos de la catégorie de communauté et de sa représentation. En outre, l’expansion de la communauté gay et lesbienne à la communauté GLBTQ (Gay Lesbian Bisexual Transsexual Queer), tout comme le passage d’un théâtre homosexuel aux spectacles queer, suggère l’instabilité grandissante de ce concept. Cette communauté n’est peut-être pas tant l’existence de bars, d’associations ou de théâtres qu’un lien intangible qui est à la fois une émanation de toutes ces sources et un au-delà des institutions. Si la communauté GLBTQ est une communauté ne l’est-elle pas dans un sens postmoderniste, c’est-à-dire une communauté répondant à une structure transversale, fluide et fondée sur des coalitions politiques, spéculaires et spectaculaires. Des axes qui justement proposent une nouvelle conception des identifications sociales et de leurs représentations. En ce sens l’opposition entre le communautarisme et l’universalisme est une dichotomie faussée ou, à tout le moins, une opposition binaire qui dissimule des réalités bien plus complexes et surtout une porosité entre les deux termes. En étudiant l’histoire de cette communauté à travers les spectacles queer, des pièces classiques proposées dans les théâtres de Broadway aux manifestations de rue au cœur du East Village new-yorkais tel que « Wigstock », l’on tentera de saisir les mouvements, ou les séries de processus, qui informent et déforment les logiques communautaires