Problèmes alimentaires et stratégies de survie dans le Sahel sénégalais : les paysans Serer

Les Serer du Sénégal ont connu entre 1983 et 1985 plusieurs récoltes vivrières très médiocres. Les périodes de "soudure" se sont allongées et ont parfois duré plus de six mois. En réponse, les Serer instaurent une gestion précise et rigoureuse des réserves vivrières, qui leur permet de décaler en saison sèche la soudure initialement prévue en hivernage. Simultanément, un recours massif aux revenus monétaires est rendu nécessaire pour assurer la couverture des besoins en numéraire. Ces revenus sont mobilisés grâce à la multiplication d'activités annexes, par le biais de la solidarité familiale et grâce à la recherche d'un travail rémunéré en ville pendant la saison sèche. Désormais, l'autosuffisance céréalière est autant assurée par la récolte que par l'apport extérieur (achats, dons, aide alimentaire). Les réponses ne sont plus uniquement locales mais élargies à l'ensemble de la nation (migrations, réseaux familiaux). (Résumé d'auteur