Virus amaril, dengue 2 et autres arbovirus isolés de moustiques, au Burkina Faso, de 1983 à 1986 : considérations entomologiques et épidémiologiques

Un programme de surveillance de la circulation d'arbovirus a été mené au Burkina Faso de 1983 à 1986. Il était basé sur la capture crépusculaire de moustiques agressifs pour l'homme dans des milieux boisés et dans un milieu urbain. Les résultats portent sur 228 séances. Au total 44 956 moustiques dont 32010 vecteurs potentiels de fièvre jaune ont fait l'objet de recherche d'arbovirus. Dans le sud-ouest du pays (région de Bobo-Dioulasso), la surveillance a été régulière chaque année d'août à novembre, (moment le plus favorable à l'isolement des arbovirus). En 1983, 1984 et 1986 sept isolements de virus amaril ont été réalisés dans des circonstances d'une remarquable constance. Ils provenaient du milieu selvatique et jamais du milieu urbain. Ils concernaient uniquement #Aedes (Stegomyia) luteocephalus$ qui est de très loin le vecteur potentiel de fièvre jaune le plus abondant dans la région. Ils ont été obtenus en petit nombre, entre 1 et 4 par an. Ils se sont situés entre le 27 octobre et le 21 novembre. Ces observations confirment que la portion méridionale des savanes soudaniennes d'Afrique de l'Ouest est le cadre d'une circulation habituelle du virus amaril et appartient de ce fait à la zone d'émergence endémique. En octobre 1986 deux isolements de virus Dengue 2 ont été réalisés. L'un concernait #Ae. luteocephalus$ et le milieu selvatique, l'autre #Ae. (St.) aegypti$ et le coeur de la ville. Ces isolements suggèrent deux cycles pour ce virus, un urbain et un selvatique, pouvant coexister simultanément dans la même région. Dans le sud-est du pays (région de Fada N'Gourma) une épidémie de fièvre jaune est survenue entre septembre et décembre 1983. Le taux d'inoculation entomologique du virus amaril a pu être évalué à 22 piqûres infectées par homme pendant le mois d'octobre pour un homme vivant au voisinage d'une galerie forestière. Vingt-cinq souches de virus amaril ont été isolées d'#Ae. (Diceromyia) furcifer$. Le rôle majeur de cette espèce dans une épidémie a été confirmé. Une enquête en septpembre 1984 dans cette région n'a pas permis l'isolement du virus amaril si bien qu'on peut penser que l'importante bouffée épizootique de 1983 ne s'est pas prolongée l'année suivante. Au total 59 souches virales appartenant à 10 virus différents ont été isolées de 9 espèces culicidiennes différentes. Le virus de la fièvre de la Vallée du Rift a été isolé d'#Ae. furcifer$ et #d'Ae. (Aedimorphus) cumminsi$ dans le sud-est du pays. (Résumé d'auteur