Mort et rites funéraires dans le Bassin du lac Tchad

Où enterrer ses morts, au sein de l'espace domestique, dans la "brousse", dans un cimetière et à proximité de qui ? Comme le suggère cette interrogation et face à la diversité des options possibles, les sociétés protohistoriques de la plaine tchadienne ont choisi des modalités d'inhumation qui ont varié dans le temps, partant de l'enterrement en tombes isolées disposées au sein des unités domestiques au cours des périodes les plus anciennes, à la mise en place des aires d'inhumation spécialisées, les cimetières, à partir de 1500 AD. Dans cet article nous nous interrogeons sur les raisons sociales qui ont pu conduire à une telle partition de l'espace communautaire. Il apparaît alors que, dans un contexte de recolonisation et de compétition entre groupes structurés autour de cités fortifiées, les cimetières materialisent l'identité communautaire et traduisent métaphoriquement l'enracinement collectif et l'appropriation du territoire. (Résumé d'auteur