Erosion en montagnes semi-arides et méditerranéennes

Pour faire face à une dégradation sévère de la couverture végétale, des terres et du réseau hydrographique, l'Administation des Forêts a imposé une stratégie vigoureuse d'équipement rural (DRS) qui s'est traduite par la reforestation de 800 000 ha de terres marginales, la correction de centaines de ravines et le terrassement de 350 000 ha de terres cultivées. Malgré 40 ans de DRS, l'envasement des réservoirs et l'érosion des sols sont aussi rapides ; les paysans rejettent la méthode. Ce document résume les résultats de dix années de coopération d'une douzaine de chercheurs de l'INRF et de l'ORSTOM visant la mise au point de systèmes régionaux intensifs de production réduisant les risques d'érosion en montagne. Les pluies ont été déficitaires et peu agressives sauf quelques orages qui laissent des cicatrices durables dans le paysage. Le ruissellement fut très modeste (1 à 7%) sauf lors des pluies saturantes où il peut atteindre 80% sur les terres tassées ou encroûtées. L'érosion fut modérée tant en milieu naturel que cultivé (0.1 à 3 t/ha/an), à cause des pluies déficitaires et surtout de la faible érodibilité des sols, riches en cailloux et en argile saturée en calcium. Les systèmes de production améliorés ont réduit systématiquement l'érosion et augmenté remarquablement la production et les revenus des paysans. La lutte antiérosive pourrait donc s'appuyer sur la GCES pour protéger les versants et sur la RTM pour aménager le réseau hydrographique et la revégétalisation des terres marginales. (Résumé d'auteur