L'eau et la fertilité des sols : deux ressources à gérer ensemble

Les effets des pratiques culturales sur la dégradation et l'érosion des sols sableux de la zone soudanienne humide du Nord-Cameroun sont évalués sous une rotation intensive cotonnier-maïs en parcelles d'érosion de 100 à 200 m2. Le ruissellement moyen annuel (en % des pluies) et les pertes en terre grossière annuelles (en t/ha/an) sont considérés comme des révélateurs de fonctionnement de ces sols. Au terme de 4 années de mesures sur 42 parcelles en 3 blocs, l'analyse globale de la variance montre que le ruissellement est plus sensible aux états de surface du sol que les pertes en terre. En comparant les couples ruissellement-érosion de 4 traitements réprésentatifs des principaux systèmes de préparation de sol, on obtient une relation linéaire forte entre les pertes en terre (Y) et le ruissellement annuel moyen (X) de la forme : Y = 0,56X - 1,55 et r2 = 0.74. Mais on note que si d'une façon générale, aux faibles ruissellements correspondent de faibles érosions, les forts ruissellements n'occasionnent pas toujours de fortes pertes en terre. L'érosion apparaît ainsi comme un phénomène plus complexe que le ruissellement. Elle nécessite en plus, un détachement de particules et une compétence du ruissellement. La prédiction des pertes en terre à partir du ruissellement semble attrayante, à condition de tenir compte des états de surface et de leur évolution dans le temps. (Résumé d'auteur