L'influence de l'homme sur l'érosion : 1. A l'échelle du versant

La conjonction des facteurs anthropiques, climatiques, géomorphologiques et pédologiques entraîne une importante dégradation du milieu naturel sur toute l'Afrique soudano-sahélienne à laquelle les îles du Cap-Vert peuvent être rattachées. Face aux agents dégradants particulièrement actifs et à la pression démographique, les paysans adoptent des stratégies traditionnelles de gestion des ressources naturelles leur permettant de survivre, mais souvent au prix d'une déterioration progressive de la biodiversité, de la fertilité des sols et des ressources en eau, pouvant en arriver localement à des ruptures définitives. Dans ce contexte, la stabilisation des systèmes de production et le maintien d'une productivité forte et durable deviennent des objectifs prioritaires. On constate aujourd'hui que les nombreuses actions de "mise en défens" ou de "conservation de l'eau et des sols" dans les pays en voie de développement n'ont apporté, dans les zones d'agriculture pluviale, que des résultats discutables, en particulier en Afrique de l'Ouest. Dans les pays semi-arides où la pluviométrie est à la fois facteur de dégradation et facteur déterminant de la production, les efforts doivent être poursuivis pour mettre au point des sytèmes de culture reproductibles, acceptables par les populations locales. Ces systèmes doivent être conçus de façon à réduire les risques climatiques en stabilisant au mieux les productions vivrières et fourragères qui constituent souvent le moteur des exploitations familiales par une gestion efficace et rationnelle des ressources que sont le sol, l'eau et la phytomasse. Au Cap-Vert, où les problèmes de dégradation et de manque d'eau sont fréquents, l'interêt de l'Etat pour la recherche de solutions durables est croissant... (D'après résumé d'auteur