L'influence de l'homme sur l'érosion : 1. A l'échelle du versant

Les problèmes d'érosion sont fréquents en Afrique, mais l'importance relative des différents processus varie d'une région à l'autre. Ainsi en Algérie, l'érosion en nappe est modeste, même sur forte pente, tandis que le ravinement et les mouvements de masse mobilisent des volumes considérables de terre. Dans cette synthèse, les auteurs rapportent à la fois des observations naturalistes du fonctionnement des ravines dans les montagnes méditerranéennes du NW du Tell algérien et des mesures de l'évolution de couples de ravines (aménagées ou non), de l'altération des roches dégagées sur les versants des ravines, et de l'efficacité des techniques de rehabilitation. Cinq types de ravines ont été observés en relation avec leur fonctionnement et la cohésion du manteau pédologique ou lithologique : 1/ des ravines en " V " sur des matériaux homogènes et tendres comme les vertisols, les argilites, les marnes et les schistes, 2/ des ravines en " U " sur des sols hétérogènes comme des sols à croûtes calcaires, 3/ des ravines " en tunnel " sur les sols à argiles gonflantes et les marnes contenant des sels solubles (gypses), 4/ les ravines en relation avec les glissements de terrain sur les pentes fortes, 5/ les ravines régressives complexes nées du sapement des colluvions par les oueds ou les routes. Deux facteurs principaux contrôlent la dynamique du ravinement : la vitesse du ruissellement (qui dépend de la pente, de la rugosité de la surface du sol et du couvert végétal) et le volume ruisselé (en relation avec les pluies, la capacité d'infiltration des sols, le déficit de saturation et l'encroûtement de la surface du sol). En Algérie l'érosion ravinante a déplacé 90 à 300 t/ha/an en fonction du volume des pluies, de la vitesse d'altération des versants (8 à 17 mm/an), de la pente et de la couverture de la surface du sol... (D'après résumé d'auteur