Evaluation du coût de la prise en charge des enfants infectés par le VIH à Abidjan (Côte d'Ivoire) en 1996-1997

Le coût de la prise en charge d'un enfant infecté par le VIH en Afrique est mal connu mais cette variable doit être prise en compte dans les analyses coût-efficacité des stratégies visant à réduire la transmission verticale du VIH. L'objectif de ce travail était de mesurer, à Abdijan (Côte d'Ivoire), le coût direct de la prise en charge médicale pendant leur première année de vie des enfants nés de mères infectées par le VIH1 (VIH+) et d'estimer le surcoût lié à l'infection pédiatrique à VIH elle-même. Nous avons mené une étude des coûts occasionnés par la prise en charge d'enfants nés en 1996, de mères VIH+ incluses dans un essai thérapeutique évaluant l'efficacité sur la réduction de la transmission mère-enfant VIH d'un régime court de zidovudine par voie orale administrée aux femmes enceintes dans la période péripartum (essai (ANRS 049a DITRAME). Nous avons analysé de façon exhaustive les informations, collectées prospectivement, concernant les dépenses au cours de la première année de vie en médicaments, consultations spécialisées, examens de laboratoire et de radiologie, hospitalisations et déplacements. L'étude a porté sur 78 enfants dont 15 étaient infectés par le VIH. Le coût moyen de la prise en charge s'élevait à 1 671 FF (254 euros) par enfant-année dans le groupe des enfants infectés, ce qui représentait un surcoût lié à l'infection de 709 FF (108 euros) par rapport aux autres enfants nés de mères séropositives (+74%). Le coût moyen d'une ordonnance était de 50 FF (7,6 euros) et aurait pu être diminué de moitié si l'on avait eu recours aux médicaments sous forme générique chaque fois que cela avait été possible. Cette étude est limitée aux coûts directs en rapport avec la maladie pédiatrique à VIH et ne prend en compte ni les coûts que le système de santé ivoirien doit assumer, ni ceux, indirects, qui sont à la charge des familles... (D'après résumé d'auteur