Comment évoluent les inégalités de performances scolaires au collège ? Un suivi longitudinal des élèves entre la 6e et la 3e

By focusing separately on social inequalities in academic success and in track orientation, the sociology of education in France tends to overlook inequalities in performance over time. Yet these inequalities are forged throughout the school career. Drawing on a representative sample of students entering the first year of lower secondary school in 2007, this article examines the social inequalities in performance in French and mathematics that develop between the first and last years of lower secondary. We show that differences by social class, gender, and parents’ countries of birth widen during the years in lower secondary school, to the disadvantage of working-class students, boys, and children with parents born in the Maghreb and sub-Saharan Africa. We study the role of the school environment and show that the decline in performance of children with parents from the Maghreb or sub-Saharan Africa can be explained by their over-representation in compensatory education schools, their less frequent retention in the private sector, and their concentration in the Paris region. We find that the school environment does little to explain the widening of the gap between social classes and between boys and girls.La focalisation de la sociologie de l’éducation sur les inégalités sociales de réussite d’une part, et d’orientation d’autre part, tend à laisser dans l’ombre les inégalités d’évolution des performances scolaires en France. Or,c’est au fil des trajectoires que se construisent ces inégalités. En s’appuyant sur un échantillon représentatif des entrants en 6e en 2007, cet article s’intéresse aux inégalités sociales d’évolution des performances enfrançais et en mathématiques de la 6e à la 3e. Il montre d’abord que les écarts en fonction de la classe sociale, du sexe et du pays de naissance des parents se creusent pendant les années de collège, au détriment des élèvesde classes populaires, des garçons et des enfants dont les parents sont nés au Maghreb ou en Afrique subsaharienne. Il étudie ensuite le rôle des conditions de scolarisation, démontrant que les évolutions négatives desperformances scolaires des élèves dont les parents sont nés au Maghreb ou en Afrique subsaharienne s’expliquent par leur plus forte fréquentation des collèges de l’éducation prioritaire, leur moindre maintien dans le secteurprivé ainsi que leur concentration dans l’agglomération parisienne. Dans le même temps, les conditions de scolarisation n’expliquent guère l’accroissement des écarts entre classes sociales et sexes