: Revue en lutte

International audienceBien que le fonctionnement de la revue Esprit critique soit en grande partie l’œuvre de la bonne volonté de chacun… et parce que, justement, notre fonctionnement est basé sur la bonne volonté de chacun – et que l’on travaille mieux s’il ne faut pas courir sans cesse après des contrats… – la revue Esprit critique s’est engagée dans la lutte contre la précarisation des métiers de la recherche et de l’enseignement, contre la destruction du système de retraites par répartition. Elle soutient et participe aux contestations en cours et s’engage à poursuivre la lutte tant est vital le principe d’une recherche publique désintéressée. Comme une grande partie des revues mobilisées, nous avons décidé de matérialiser cette grève par l’arrêt des activités et la publication d’un « numéro blanc ». Ces pages blanches sont le témoignage de l’à-venir de bon nombre de nos publications, dans un monde de la recherche entrepreneuriale promu par cette LPPR (Loi de programmation pluri-annuelle de la recherche), un système délibérément inégalitaire, inéquitable qui ne fonctionnerait plus que sur la mise en concurrence de tous contre tous – au détriment de « la recherche » elle-même et des possibles restitutions de nos travaux, partage des connaissances et transmission des savoirs. Cette vision hobbesienne de la recherche nous indispose et nous oppresse au plus haut point. Plus encore, elle nous questionne et place nos exigences dans le sens de mettre la pression sur des gouvernants sans scrupules qui attentent allègrement à notre existence même en tant que communauté académique. Nous continuerons à lancer des alertes autant que le besoin se fera sentir.Nous persistons à penser que les petits ruisseaux aussi mènent aux grandes rivières et que c’est par le partage et le débat que se fait la recherche, qu’elle se construit, évolue et participe aux avancées de tous et chacun.L’édito qui suit en est une bonne illustration ; faisant fi des concurrences, il est le fruit de la mobilisation collective de près de 150 revues engagées dans ce mouvement des « Revues en lutte » et sera partagé par chacune des revues mobilisées. Un grand merci à nos collègues chercheurs, professeurs, enseignants-chercheurs, post-doctorants, doctorants, ingénieurs et techniciens, titulaires et précaires de tous horizons également investis dans ce combat pour un avenir de nos métiers, de notre liberté intellectuelle et de notre recherche