Production et composition du lait de brebis : effets de l’alimentation

National audienceControl of milk composition is of importance in dairy ewes because milk is mainly used for cheese making. Besides numerous factors that alter milk composition, knowledge on the effects of nutrition is useful for it concerns both yield and milk content. Level of nutrition is a main factor affecting milk yield and milk composition in dairy ruminants : i.e. milk yield increases with level of nutrition and vice versa, but effects on milk composition are less clear. Milk fat content is in general negatively correlated to energy balance, whereas with protein content the correlation is positive. In consequence, in most cases, a high level of nutrition in dairy sheep will depress fat content and slightly increase milk protein content. In addition, an increase in dietary protein supply will increase milk protein yield, if the ewe has not reached its potential yield, but this response is not associated to changes in milk protein content. An easy mean of increasing energy supply is to use high quantities of concentrate, but this may directly depress milk fat and protein content and secondarily turn energy partition from milk to body fat depots. The use of specific nutrients such as protected fat or amino acids appears to be of interest as a mean of improving milk fat and/or protein content in dairy ewes. Limited experience is, however available, nowadays and advantages or drawbacks are not fully known. In the practical conditions of dairy flock management the effects of nutrition are often hidden in the complexity of numerous factors that are also known to alter milk composition. Therefore, as within-group individual nutritional status is unknown, global response in term of bulk milk composition is difficult to predict. This leads to the notion of group-feeding strategies that include the variety of animal responses to feeding treatments.Le niveau d’alimentation est un des facteurs d’élevage qui affecte la production et la composition du lait chez la brebis laitière. La production laitière augmente avec le niveau d’alimentation et inversement, alors que les effets sur la composition du lait sont moins nets. Le taux butyreux du lait est généralement corrélé négativement au bilan énergétique des brebis, alors que le taux protéique est corrélé positivement avec celui-ci : un niveau d’alimentation élevé diminue généralement la teneur en matières grasses du lait et augmente légèrement la teneur en protéines. La distribution de grandes quantités de concentrés, qui est un moyen simple d’augmenter l’apport d’énergie dans la ration, risque de provoquer une chute des taux butyreux et protéique et, secondairement, entraîne une réorientation des flux d’énergie vers le dépôt de gras corporel. Lorsque la brebis n’a pas atteint son potentiel de production, l’augmentation de la teneur protéique de la ration augmente la production de protéines du lait, mais sans modification du taux protéique du lait. L’utilisation de certains nutriments tels que les matières grasses ou les acides aminés protégés semble intéressante comme moyen d’accroître les teneurs en matières grasses et/ou protéiques du lait, mais peu d’expériences ont été effectuées sur brebis laitières et l’intérêt de ces nutriments est encore mal connu. Dans les conditions pratiques d’élevage de brebis laitières, généralement alimentées en groupes, les effets de l’alimentation sont souvent masqués par d’autres facteurs d’élevage connus pour modifier eux-mêmes la composition du lait. Il est donc nécessaire de prendre en compte la variabilité individuelle (stade de lactation notamment) pour définir la stratégie d’alimentation qui permette de maîtriser la composition du lait collecté