Décontamination sèche de simulants chimiques et biologiques

International audienceLors d'une attaque ou d'un accident chimique/biologique, la décontamination par voie sèche représente une étape essentielle à la bonne prise en charge des victimes. Les systèmes actuels qui fonctionnent uniquement par adsorption et par déplacement, comme la Terre à Foulon, ont l'inconvénient de ne pas neutraliser les toxiques chimiques ou biologiques, donnant lieu à des contaminations croisées et ainsi à des risques de ré-aérosolisation de ces agents. Par conséquent, l'ajout d'une fonction de décontamination des agents adsorbés, par le biais d'une formulation à base de nanoparticules (NPs) d'oxyde métallique (OM) intéresse considérablement les acteurs d'opération (civils ou militaires). En effet, les nanoparticules offrent des performances prometteuses grâce à leur petite taille, leur surface spécifique élevée et leurs propriétés physico-chimiques uniques, qui leur permettent d'adsorber mais aussi de dégrader les composés toxiques. L'objectif de ces travaux est de concevoir et de développer un dispositif de décontamination incluant des NPs d'OM actives contre les agents dangereux, qu'ils soient chimiques et/ou biologiques. Ainsi, une série d'OMs tels que le MgO, le TiO 2 , le CeO 2 , le ZnO et le ZrO 2 ont été testés, d'une part pour leur activité de dégradation chimique du substitut du VX, le paraoxon (POX) et d'autre part pour leur activité antibactérienne sur des agents simulant de la menace terroriste biologique (Staphylococcus aureus et Escherichia coli). Les résultats de cette étude montrent que le MgO est le seul OM qui présente une activité de décontamination polyvalente (chimique et biologique). Dans le cadre d'une application de "décontamination" immédiate, les NPs peuvent donc s'intégrer dans le développement d'un dispositif de décontamination innovant, utilisable par tous et évitant les contaminations croisées. Mots-clés : décontamination sèche, nanoparticules, oxyde métallique, agents toxiques de guerre