Des styles de vie des universitaires et de la légitimation culturelle à l'Université

Based on a double survey, both quantitative (questionnaires) and qualitative (interviews, observations), this thesis focuses on life-styles and connection to the culture of academics, as well as on their profession, their vocation to become academics and their choice of research topics. University is a legitimate instance of cultural legitimization, endowed with a dual and contradictory mission of preserving and updating knowledge and cultural norms. Studying life-styles and profession of academics is then to study the fabrication and possible transformation of these cultural legitimacy norms. The first part of the project therefore focuses on the study of the lifestyles and cultural relationships of academics, from the perspective of differences within the group. This first part relies in particular on the performance of a multiple correspondence analysis, which permit to identify three major lifestyles. These life-styles are then related to academic variables (such as discipline), to account for the struggles about the type of culture that University must transmit. The second part focuses more particularly on academic vocations, the choice of engagement in an academic career and research objects, as well as the relationship to teaching and the transmission of academics. This second part provides a link between non-university practices and academic work, capturing elements of the dynamics of the academic field and the constant renewal of scholarly culture. Ascetic aristocratism and the consumption of classical and heritage cultural works continue to appear dominant in the university field. But new life-styles, closer to a form of hedonism, made of a more distant relationship to the classical humanities and carried by new disciplines, compete with the classical disciplines and their culture, thus working to redefine the bounds of legitimate culture.Cette thèse s’intéresse, à partir d’une double enquête quantitative (questionnaire) et qualitative (entretiens et observations), aux styles de vie et aux rapports à la culture des universitaires, ainsi qu’à leur métier, leurs vocations à devenir universitaires et leur choix d’objets de recherche. L’Université est une instance légitime de légitimation culturelle, dotée d’une double mission contradictoire de préservation et d’actualisation des savoirs et des normes culturelles. Étudier le style de vie et le métier des universitaires, c’est alors étudier la fabrication et l’éventuelle transformation de ces normes de légitimité culturelle. La première partie porte donc sur l’étude des styles de vie et des rapports à la culture des enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses, sous l’angle des différences internes au groupe, à partir notamment de la réalisation d’une analyse des correspondances multiples. Ces styles de vie sont ensuite mis en rapport avec des variables académiques (comme la discipline), pour rendre compte des luttes autour du type de culture que l’Université doit transmettre. La seconde s’intéresse plus particulièrement aux vocations universitaires, au choix de l’engagement dans une carrière universitaire et des objets de recherche, ainsi que le rapport à l’enseignement et à la transmission des universitaires. Cette seconde partie permet de faire le lien entre les pratiques hors université et le travail universitaire, de saisir des éléments de la dynamique du champ universitaire et du renouvellement constant de la culture savante. L’aristocratisme ascétique et la consommation d’œuvres culturelles classiques et patrimoniales continuent d’apparaître dominants dans l’espace universitaire. Mais de nouveaux styles de vie, davantage proches d’une forme d’hédonisme, faits d’un rapport plus distant aux humanités classiques et portés par des disciplines nouvelles viennent concurrencer les disciplines classiques et leur culture, œuvrant alors à la redéfinition du périmètre de la culture légitime