Nosferatu le vampire

Le livre Nosferatu le vampire, écrit par Paola Palma et Dimitri Vezyroglou retrace l’histoire, les origines littéraires et théâtrales d’un film mythique et en propose une analyse à la fois esthétique, narrative et culturelle.Fils obscur, illégitime et non reconnu, de la société industrielle, le vampire symbolise une série de craintes, de désirs, de pulsions et de croyances qui, à partir de la fin du XVIIIe siècle, devaient être abandonnées pour que l’Europe puisse entrer dans la modernité. Et pourtant, c’est cette modernité qui en fait un véritable mythe à travers une large production culturelle, qui va de la littérature à la musique et du théâtre au cinéma.Avec le film Nosferatu (1921) du réalisateur allemand Friedrich Wilhelm Murnau, le vampire acquiert une apparence, une forme iconique, prête à être déclinée à l’infini (on retrouve son profil sur une myriade de publications sur le cinéma fantastique, sur l’expressionnisme, sur le cinéma allemand ou le cinéma de genre en général). Cette image parle encore, même à ceux qui n’ont pas vu le film de Murnau. Pour ceux qui l’ont vu, Nosferatu est aussi le vent qui gonfle les voiles d’un navire maudit et qui ouvre les fenêtres des demeures de ses victimes ; c’est une hallucination de somnambule, un rêve qui se confond avec la réalité. Tout en ayant une portée universelle, cette adaptation apocryphe du roman Dracula de l’écrivain irlandais Bram Stoker se donne aussi à voir comme un condensé de la culture allemande