La logistique du charbon, un enjeu clé de la mobilisation économique

Dans un contexte de pénurie associée à la hausse et au déséquilibre des prix, l\textquoterightÉtat français est amené à prendre en main l\textquoterightapprovisionnement du pays en charbon au cours de la Première Guerre mondiale. Après des mesures limitées à des achats d\textquoterighturgence et au blocage des prix, le ministre de l\textquoterightArmement Louis Loucheur instaure, au cours de l\textquoterightété 1917, un système permettant à un Bureau national des Charbon de mettre l\textquoterightensemble du marché national sous tutelle. La politique suivie par cet organisme conduit à répartir les pénuries et les hausses de prix sur l\textquoterightensemble des consommateurs, ce qui tend à énoncer le principe d\textquoterightune nécessaire unification du marché du charbon en France. Ces mesures sont renforcées dans l\textquoterightaprès-guerre jusqu\textquoterighten 1921. La crise du charbon conduit alors les différents acteurs économiques à énoncer des conceptions divergentes sur les principes qui doivent guider l\textquoterightaction publique : les uns militant pour une solidarité de branche, tandis que d\textquoterightautres privilégient une approche régionaliste., Pierre Chancerel, Coal logistics, a key issue in economic mobilization In a time of shortage and rising and unbalanced prices, the French State in the First World War was induced to take over the coal supply of the country. After some measures that were limited to emergency purchases and price freezes, Louis Loucheur, the Minister of Supply, set up a system in the summer of 1917 whereby a National Coal Board placed the whole market under its supervision. Its policy was to share the shortages and rising prices among all consumers, which tended toward a necessary unification of the coal market. These measures were reinforced after the war and until 1921. The coal crisis then led the leading economic actors to express diverging viewpoints on the principles governing public policy, with some arguing for a central system and others for a regional approach